Anne Boleyn peine à donner un héritier mâle à son roi de mari, et ce dernier commence à reporter ses attentions sur la douce Jane Seymour. Thomas Cromwell va devoir jouer finement pour surmonter la crise qui se prépare.

On notera la constance dans la platitude des titres français réservée aux romans de l'auteure britannique Hilary Mantel. Ainsi, Bring Up the Bodies s'intitule donc chez nous Le Pouvoir, en attendant que A Place of Greater Safety sorte enfin chez nous, sous le titre de Révolution, ce qui l'aidera à n'en pas douter à se distinguer au milieu de tous les autres romans sur le thème de la Révolution Française.

Le Pouvoir, donc. Il s'agit de la seconde partie de la trilogie consacrée à l'ascension et la chute de Thomas Cromwell. Le premier tome se consacrait à son ascension, le prochain sera sur la chute et là, donc, il se maintient. En fait de dégringolade, en attendant son tour et après celle du cardinal Wolsey, c'est à la chute du clan Boley que nous assistons. On connait déjà l'histoire, au moins dans les grandes lignes mais il y a un côté fascinant à voir les événement s'enchaîner en sachant parfaitement où cela mène, à voir tous les petits détails se retourner contre Anne et son entourage.

Quant à Cromwell, il mène habilement sa barque et si tout est de son point de vue, l’ambiguïté demeure. Il se défend d’œuvrer contre la reine et sa famille pour se venger de leur rôle dans la chute de Wolsey, mais les souvenirs du spectacle dirigé contre le cardinal et joué par les hommes accusés d'avoir couché avec Anne ne cessent de le hanter, conduisant à penser qu'il fait au moins d'une pierre deux coups.

Le style, toujours aussi particulier mais très vivant, contribue à l'aspect accrocheur du roman et c'est avec impatience que j'attends le dernier volume, The Mirror and the Light, toujours en cours de rédaction (bon alors qu'est-ce que ce sera comme titre chez nous? La Chute? La Fin? Les paris sont ouverts).