Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Crimson Peak
Alors qu'Edith Cushing, fille d'un riche industriel américain, n'est encore qu'une enfant, elle reçoit la visite du fantôme de sa mère récemment décédée qui l'avertit en ces termes "prends garde à Crimson Peak". Quatorze ans plus tard, alors qu'elle tente de vendre son premier roman à un éditeur, elle fait la connaissance de sir Thomas Sharpe et de sa sœur Lucille, aristocrates anglais désargentés. Malgré la méfiance de son père, Edith tombe sous le charme du baronnet, et les ennuis commencent.

Guillermo del Toro revenant au film de fantômes, et cette fois-ci dans une ambiance gothique, ajouté à un joli casting, avait tout pour m'attirer. Et je n'ai pas été déçue. On reproche au film son aspect prévisible et il l'est en effet. Le réalisateur utilise tous les codes du genre sans chercher à surprendre à tout prix, quitte à employer des ficelles dont Jane Austen se moquait déjà dans Northanger Abbey. Tout de même, l’héroïne, toute innocente et naïve qu'elle est, est loin d'être aussi cruche que les damoiselles en détresse des romans d'Ann Radcliffe, tandis que son chevalier blanc est bien intentionné mais finalement peu utile. Mais l'ensemble demeure d'un grand classicisme, dans ses thèmes ou dans la construction de l'histoire (quand le père offre un stylo à sa fille, on sait qu'il aura une utilité à la fin). Cela ne m'a cependant pas empêché de marcher à fond sans m'ennuyer une seconde, là où La Dame en Noir de Susan Hill, qui s'attaquait au même genre avec le même classicisme, m'avait poliment ennuyée.

Le point fort du film est sa direction artistique et de ce point de vue rien que le manoir d'Allerdale est un petit bijou qu'on aimerait explorer plus en détail (mais pas au point d'y passer la nuit). On voit que del Toro est nourri de références (le nom de famille d'Edith annonce déjà la couleur) tout en gardant son univers propres (insectes? check! engrenages? check!), parfois au risque de se citer un peu trop (l'aspect des fantômes, un en particulier, rappelant Santi, le danger qui vient des humains plutôt que des créatures, certaines blessures, tant d'éléments qui renvoient à plusieurs reprises à L'Échine du Diable ou au Labyrinthe de Pan. Comme je ne m'en suis pas encore lassée, je n'ai eu aucun problème avec cela mais comme avec Tim Burton, il y a toujours un risque que l'univers personnel développé finisse par donner l'impression de tourner en rond.

Concernant les acteurs, Mia Wasikowska est excellente en ingénue qui n'a pas les deux pieds dans le même sabot tandis que Tom Hiddleston - qui remplace pour l'occasion Benedict Cumberbatch - est à la fois inquiétant et vulnérable, rendant nuancé un personnage qui aurait facilement pu tomber dans la caricature de l'aristocrate pervers. Jessica Chastain en revanche, y va à fond dans un rôle à la Mrs Danvers. Charlie Hunnam est le moins bien loti, son gentil docteur se révélant assez dispensable et fade.

Ce film ne va pas bousculer les conventions du film gothique, ni prendre au dépourvu les spectateurs par d'habiles twists qu'on n'aurait pas vu venir. Néanmoins, dans un genre très codé et traditionnel, c'est une jolie réussite.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 16 Octobre 2015, 17:49bouillonnant dans le chaudron "Films".