Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Quinconce
John grandit avec sa mère dans un petit village anglais. Un cambriolage va briser cette existence paisible. Poursuivi par des ennemis aussi mystérieux qu'implacables, John va chercher à découvrir le secret de sa naissance.

Le Quinconce fait partie de ces romans qui se lisent au moins deux fois: la première en se laissant porter par les événements, découvrant des éléments au fur et à mesure, la deuxième fois en sachant mieux où chercher les informations importantes, conduisant à une nouvelle compréhension de l’œuvre... ou à de nouvelles théories foireuses. Je l'ai lu deux fois mais ma première lecture remonte bien à quinze ans, et si certains épisodes m'ont laissé un souvenir vivace (le passage à l'"école", celui à l'asile, la bouletude profonde de la mère de John...) c'est comme si j'en découvrais d'autres et cela ne m'a donc guère aidé à démêler tous les mystères.

Publié à la fin des années 80, ce pavé évoque Charles Dickens ou Wilkie Collins. On retrouve pas mal d'ingrédients dickensiens: le parcours formateur et semé d'embuches d'un garçon à la David Copperfield, la plongée dans les bas-fonds à la Oliver Twist, l'étrange source d'un amour d'enfance et l"origine douteuse d'une fortune comme dans Les Grandes Éspérances, les finasseries légales façon Bleak House... Mais Charles Palliser prend un malin plaisir à nous placer dans un univers a priori connu pour mieux le dynamiter. Ainsi, on attend en vain un protecteur bienveillant qui sauvera le héros. Hélas, John va tomber de Charybde en Scylla. La plupart des personnages qu'il croisera seront sans scrupules et les quelques protagonistes décents seront souvent impuissants à l'aider et finiront broyés par une société cruelle.

Le héros lui-même, assez dégourdi (il faut bien cela pour survivre) est finalement ambigu, ne sachant au bout d'un moment plus lui-même quelles sont ses motivations (justice, vengeance, envie de savoir la vérité une bonne fois pour toute?) mais au moins se pose-t-il la question. Henrietta est elle aussi assez difficile à cerner, pure victime ou moins innocente qu'elle en a l'air? En fait, il y a plusieurs points de vue possibles sur pas mal de personnages et de passages, et c'est ce qui a fait la notoriété du roman: histoire de cinq familles liées par un testament, sa construction est mathématique: cinq livres divisés en cinq parties divisées en cinq chapitres où l'on nous déroule les secrets des Huffam, des Mompesson, des Clothier, des Phalphramond et des Maliphant. Or, certaines révélations se font entre les lignes et l'on peut passer à côté si l'on est inattentif ou si l'on interprète mal une phrase. Un joli tour de force pour qui n'est pas allergique à l'idée de se prendre la tête sur des arbres généalogies et des problèmes juridiques.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 13 Juillet 2015, 23:14bouillonnant dans le chaudron "Littérature".