Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Septième Fils
Maître Gregory est un Épouvanteur, chargé de repousser des créatures démoniaques. Lorsque son apprenti est tué par la terrible sorcière Malkin, Gregory doit s'en trouver un nouveau, mais la première condition est qu'il soit le septième fils d'un septième fils. C'est le cas de Tom Ward, qui quitte sa ferme pour commencer une difficile formation.

Le Septième Fils partait mal. Le film fait partie de ces adaptations très libres qui ne reprennent que certaines idées et noms de personnages de l’œuvre d'origine pour proposer une histoire très différente. Un procédé qui donne parfois naissance à des pépites (et hop que j'en profite pour clamer une nouvelle fois mon amour pour Moonfleet de Fritz Lang) mais qui le plus souvent est un moyen pour les studios d'attirer les spectateurs en tablant sur le succès des livres sans s'enquiquiner à se livrer à un véritable travail d'adaptation et se contenter de pondre une intrigue de base générique au possible. Le film dont il est question ici fait partie de la deuxième catégorie, et ce n'est pas le seul de ses problèmes. Pour autant, ai-je trouvé le spectacle honteux? De façon surprenante, non.

Comme annoncé dans le paragraphe précédent, le film ne partage avec la série de Joseph Delaney que le minimum d'éléments requis pour justifier le terme d'adaptation et ne pas se faire accuser de plagiat en s'annonçant comme œuvre originale, aussi les fans qui ne supportent pas les adaptations libres devraient fuir à toutes jambes pour ne pas s'infliger ce métrage et pleurer ensuite. Pour ceux qui n'ont pas lu les romans ou comme c'est mon cas arrivent à en faire abstraction, il reste encore plusieurs obstacles à surmonter pour apprécier ce qu'ils vont voir (ce qui n'est pas évident). Tout d'abord, quitte à ne garder qu'un élément des livres, on aurait pu prendre l'ambiance.

Les intrigues des bouquins ne sont pas des merveilles de complexités, mais ce qui les fait sortir du lot dans la palanquée de séries pour la jeunesse publiées par des éditeurs croisant tous les doigts pour découvrir le nouvel Harry Potter, c'est l'ambiance angoissante, les sous-terrains, les créatures redoutables qui prennent leur temps pour émerger face à un héros inexpérimenté et qui met du temps à apprendre. Or ici, le scénario propose un univers des plus basiques. Adieu la campagne anglaise du XVIIIe, nous voici dans un monde médiéval totalement fantasmé où toutes les cultures se télescopent en un seul lieu, ce qui fait un choc la première fois qu'on arrive dans une grande ville. Mais je reviendrai à cet élément qui n'a pas que des désavantages. Surtout, rien de vraiment neuf n'est proposé, avec un mentor peu commode mais canaille rongé par un alcoolisme provoqué par un chagrin passé, un apprenti maladroit mais qui en quelques jours atteindra un niveau demandant des années d'effort, une histoire d'amour nouée au premier regard, un talisman magique... Tous les poncifs sont là. L'esthétique est parfois douteuse, notamment en ce qui concernent les costumes des méchants, le personnage de Tusk est inutile, et si le casting, sans étinceler, fait correctement son boulot, le doublage de Jeff Bridges se révèle si mauvais qu'il fait perdre l'avantage du physique de l'acteur idéal pour ce rôle (lors de sa première scène, je me suis accrochée à l'espoir que cette voix était destinée à faire croire qu'elle était rendue pâteuse par l'alcool. j'ai dû déchanter).

À ce stade, le naufrage devrait être complet. Pourtant, on obtient une série B sans prétention qui sait également surprendre dans le bon sens quand tout semblait perdu. Tout d'abord, contrairement à un récent Dracula Untold, malgré ses moyens limités Sergeï Bodrov arrive à mettre en valeur ses quelques décors et donner grâce aux paysages une certaine amplitude à l'univers (sans doute que quelqu'un ayant tourné un film sur Genghis Khan devrait être capable de filmer les grands espaces). Esthétiquement, si comme souligné plus haut certains costumes laissent à désirer (Julianne Moore et son truc en plume), il y a aussi de jolies choses comme les armures des gardes de la ville, qui malgré le côté risible du bouillon de culture qu'elle propose est néanmoins réussie. l'idée des différents démons puisant dans différents folklores n'est pas sans charme bien que sous-exploitée (il y avait de quoi faire un bon duel avec le démon à quatre bras qui se fait malheureusement éjecter très vite dans un combat final brouillon). Si le spectaculaire l'emporte sur l'angoisse, le réalisateur arrive cependant à donner un petit côté lugubre à son film avec des paysages embrumés et une atmosphère humide, et si le tout est rapidement abordé, les conflits dans la famille d'Alice rende le tout légèrement moins manichéen que prévu.

Le Septième Fils a tout du projet développé dans une mauvaise direction pour de mauvaises raisons. Et pourtant, peut-être parce qu'une partie de l'équipe qui a travaillé dessus n'a pas abandonné toute espérance, on arrive à entrevoir parfois un autre film qui avec plus d'ambition et plus d'originalité aurait pu se révéler un vrai bon film. En l'état c'est une série B vite vue, vite oubliée mais plus recommandable que tous les Eragon du monde.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 30 Décembre 2014, 19:28bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".


Ingrédients :

  Escrocgriffe
09-01-15
à 19:26

C’est marrant, j’avais adoré le film sur Genghis Khan, du coup ton article me donne envie de voir cette série B :)