Quatre ans ont passé depuis que Bennett Drake et Jedidiah Shine se sont affrontés sur le ring et le premier, après une mutation et une promotion, revient à Whitechapel en même temps qu'a lieu un accident de train particulièrement meurtrier et d'origine criminelle. Le trio formé avec l'inspecteur Reid et le docteur Jackson se reforme tant bien que mal.

Combien de séries annulées après une fin ouverte ont eu droit à un sauvetage inattendu? C'est le cas de Ripper Street qui après que la BBC ait décidé d'arrêter les frais à l'issue de la saison 2, a été reprise pas Amazon. Et si cette saison n'est pas dépourvue de défauts, le fait même d'avoir une suite et ce qui ressemble à une véritable fin est une chance suffisamment rare pour être appréciée. On retrouve donc nos principaux personnages quelques années après la fin de la saison 2, et si Drake ait plus apaisé et que Jackson a refait sa vie, Reid maintient toujours un équilibre précaire. Susan a aussi changé de profession mais se retrouve mêlée à une affaire sordide qui formera l'arc de la saison.

Le premier épisode remet les personnages en place de façon efficace, on ne sent pas la changement de diffuseur sauf dans un domaine, le format: chaque épisode dépasse allégrement l'heure complète et franchement, ces dix à quinze minutes supplémentaires ne s'imposent pas et le rythme général s'en ressent. Cela passe encore en début de saison mais ce n'est pas le cas du sixième épisode entièrement consacré à une enquête standard détachée du fil rouge et qui se révèle des plus ennuyeux. Dommage, car la saison revient sur le cas de la fille de Reid, apporte les réponses et l'évolution nécessaire à ce personnage bien malmené. Du côté de Susan, le personnage est toujours difficilement attachant tout en ayant des motivations et des répliques qui tapent justes. On développe également le personnage de Fred Best, beaucoup plus fin que le journaliste fouineur en quête de papier à vendre des débuts (mais devenir un héros dans cet univers est risqué) et on appréciera Louise Brealey dans un rôle très différent de la timide Molly de Sherlock. John Heffernan fait également froid dans le dos dans le rôle de Capshaw et aurait mérité de rester plus longtemps.

Le final apporte une fin satisfaisante aux principaux personnages, et une saison supplémentaire ne s'impose absolument pas. Dommage donc que l'intensité n'ait pas été au maximum sur l'ensemble de la saison mais après avoir failli dire adieu prématurément à Reid, Drake et Jackson, ces nouveaux épisodes, bien qu'imparfaits, sont définitivement bienvenus.