Selina Meyer est la veep, la vice-présidente des États-Unis. Secondée par une équipe d'élite, elle est la deuxième personne la plus puissante du monde. Enfin, sur le papier. Dans la réalité, ses tâches sont nettement moins exaltantes, d'autant que la majeure partie de son temps est employée à réparer les gaffes qu'elle ou son entourage a commises.

Après le succès de The Thick of It, Armando Ianucci a franchi l'Atlantique pour appliquer à la politique américaine le traitement qu'il avait infligé à celle du Royaume-Uni. Le système étant différent, on abandonne les petits ministères et le rôle des spin-doctors pour rejoindre le bureau de la vice-présidence, ce qui permet de ne pas livrer un simple remake. Le ton est néanmoins le même malgré un langage légèrement plus châtié et un ton tout de même moins féroce: incompétence, ambition maladive, rapide renoncement à tout principe... Aucun des personnages n'est vraiment sympathique mais c'est un régal de les voir s'affronter verbalement, se tirer dans les pattes pour généralement s'écrouler dans un bel ensemble. Julia-Louis Dreyfus dans le rôle principal domine un casting principalement composé d'acteurs peu connus mais tout aussi parfaits que leurs homologues britanniques.

La série en est à trois saisons et suit un vague fil rouge qui permet de rebattre les cartes, notamment dans la dernière saison à ce jour qui voit Selina se lancer dans les primaires pour la présidence des États-Unis. Un épisode propose un crossover avec The Thick of It mais s'il est de qualité, il n'a de crossover que le nom, aucun personnage emblématique de la série précédente ne montrant le bout de son nez (à part Ben Swain et encore, on a l'impression que l'acteur joue un autre personnage). Un petit goût d'occasion manquée mais la déception reste relative étant donné le niveau de l'ensemble.