Cersei a désigné son champion pour le jugement des Dieux: ce sera la Montagne. Face à un adversaire pareil, difficile pour Tyrion de trouver un esprit téméraire pour soutenir sa cause. Pendant qu'Arya et Sandor se dirigent tant bien que mal vers les Éryés, Sansa, déjà sur place, n'est peut-être pas aussi à l'abri qu'elle l'espérait.

Comme d'habitude, on passe d'un parti à l'autre de nombreuses fois au cours de l'épisode et c'est plus ou moins intéressant. Cela l'est évidemment surtout plus quand on arrive à dégager un axe entre les différentes scènes et qu'on accorde un peu de temps aux personnages. Ainsi, la scène au Mur fait vraiment office de formalité pour montrer le retour de Jon et rappeler que les Sauvageons avancent, mais en dehors de son aspect purement fonctionnel, ne fait que souligner encore une fois à quel point Slynt et Thorne sont méchants et bornés tandis que Jon a raison.

À Meereen, cela ne m'a pas emballée non plus mais je m'attends rarement à l'être avec Daenerys. La séquence a néanmoins le mérite de montrer une Daenerys de plus en plus intransigeante mais encore capable, pour l'instant, d'être raisonnée par Jorah Mormont. Et de faire montrer le quota de fesses masculines dans la série. Le petit arrêt à Dragonstone permet de développer un peu les personnages féminins gravitant autour de Stannis et d'intriguer le spectateur quant au destin de Sheereen.

Tout ce qui s'articule autour du combat à venir et du sort des filles Stark est bien plus convaincant, et converge dans les scènes entre Sandor et Arya qui font la jonction entre ces deux intrigues. La Montagne a d'ailleurs encore changé d'interprète, et si son visage est moins marquant que celui de la saison 1, c'est une véritable masse, bien loin de celui de la saison 2, quasiment filiforme. Tyrion va donc recevoir trois candidats au défi potentiel, et chaque conversation apporte son lot d'émotion. Jaime ne peut combattre du fait de son handicap, Bronn est trop pragmatique (on arrive tout de même à ne pas rendre le personnage antipathique malgré sa défection) et seul Oberyn relève le gant, obnubilé par sa vengeance.

Deux groupes errent dans la pampa, la relation entre le Limier et Arya continue d'évoluer, cela permet également de régler le cas de Rorge et du Mordeur et d'introduire la blessure de Sandor, ainsi que de rappeler les motifs de la haine du Limier vis-à-vis de son frère. De leur côté, Pod et Brienne avancent dans leur enquête, recevant une information de façon un peu trop facile mais recroiser Tourte Chaude dans un environnement qui lui convient faisait plaisir, d'autant que l'acteur semble avoir bien progressé (et les moments de répits sont trop rares dans la série pour faire la fine bouche). Les deux duos se dirigent donc vers le même endroit, où se joue le final de l'épisode.

Un final assez jouissif et qui colle bien au livre, n'omettant pas par exemple le château de neige construit par Sansa. Les révélations de Lysa ayant déjà été faites deux épisodes plus tôt, elles sont moins détaillées ici et on ne joue pas sur la surprise de la révélation, peut-être pour mieux se concentrer sur le danger couru par Sansa (même s'il était à mon avis possible de créer un plus grand crescendo au fur et à mesure qu'elle aurait découvert la folie et la duplicité de sa tante). La dernière minute de l'épisode est un régal pour qui attendait de voir le personnage disparaître de la sorte, tout en promettant des moments sombres, Littlefinger étant après tout celui qui se rapproche le plus du grand méchant de l'histoire, et son intérêt pour Sansa étant plus glauque que romantique.