L'inspecteur Humphrey Goodman est envoyé à St-Honoré. Malgré un meurtre à résoudre, il est plutôt heureux de découvrir sa nouvelle équipe et un environnement exotique qu'il a hâte de pouvoir montrer à son épouse, qui doit le rejoindre. Malheureusement, Humphrey n'a pas son pareil pour se prendre les pieds dans le tapis, et ses collègues vont commencer par mettre en doute ses capacités.

On le savait, Ben Miller, alias Richard Poole, avait décidé de quitter la série et il devait donc être remplacé par Kris Marshall. Restait à savoir qu'elles seraient les circonstances de son départ, les raisons en général étant dans ce cas de figure: voyage, mutation, mort. Eh bien c'est la solution la plus radicale qui a été choisie, et les spoilers ont parfois du bon: ayant vu le trailer avant le premier épisode, je savais que la victime du jour serait le pauvre Poole, j'avais donc pu me préparer psychologiquement ce qui m'a permis de suivre l'enquête presque comme un épisode ordinaire (presque, parce que ça reste quand même sacrément triste) et de l'apprécier plutôt que de me dire sans cesse que non, ce doit être une blague, il va revenir. Bien que refroidi dans les premières minutes, Poole n'est pas aussitôt réduit à la viande froide de la semaine, on en apprend sur son passé (avec une vraie photo de Miller en diplômé de Cambridge) et il a pu semer quelques indices. Mais l'épisode est surtout l'occasion de présenter son remplaçant qui mérite qu'on lui laisse sa chance.

Goodman est forcément très différent de Poole, qui était le type de détective brillant mais arrogant et coincé. Goodman est plus maladroit (physiquement parlant, même si on n'abuse pas trop des gags à base de chutes comme on pouvait le craindre) mais loin d'être idiot et surtout, ce qui change un peu, il est profondément gentil. Kris Marshall devient facilement attachant et les enquêtes sont dans la même lignée que les précédentes saisons: on peut deviner le coupable une fois sur deux (acteurs plus connus, personnages moins suspects...) même si le modus operandi n'est pas forcément clair et qu'on a de ce fait toujours besoin du héros pour nous l'expliquer à la fin.

La série survit donc au changement d'un des leads et garde le même esprit, reste toujours agréable sans rien proposer de mémorable. Cela dit, même si j'apprécie la gentillesse de Goodman, il faut reconnaître que ses relations avec l'équipe sont, passé le premier épisode où il fait ses preuves, moins piquantes qu'à l'époque de Poole, surtout avec Camille. Et au bout du dernier épisode, on nous annonce une direction assez prévisible pour la saison 4.