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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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12 years a slave
Solomon Northup est un violoniste apprécié de la société de Saratoga où il mène une existence paisible de petit bourgeois aux côtés de sa femme et de ses deux enfants. Un voyage à Washington le précipite en Enfer: enlevé, séquestré et battu, il est envoyé dans le sud des États-Unis pour être vendu comme esclave.

Auréolé de nominations à de prestigieuses récompenses, traitant un sujet fort, ce film de Steve McQueen s'est du coup vu étiqueté "film à oscars". S'il serait étonnant qu'il n'en glane pas quelques-uns le mois prochain, il serait injuste de voir dans ce long-métrage une œuvre édifiante, académique et larmoyante qui est souvent ce qu'on implique quand on colle cette étiquette péjorative. La mise en scène à un côté à la fois très sec et oppressant, s'appuie peu sur la musique (du Hans Zimmer qui se recycle une fois de plus, mais se montre fort discret la plupart du temps). S'il y a un côté assez distant et un refus du pathos certain, l'émotion est néanmoins présente notamment dans la dernière partie, par exemple quand Solomon est obligé de fouetter une esclave ou quand, enfin libéré, il quitte la plantation tandis que ses camarades seront laissés à leur sort. S'il n'y a pas d'effets clinquants, la réalisation est néanmoins très travaillée, en particulier au niveau des arrières-plans, comme lors de la scène où Solomon, la corde au cou, passe la journée à essayer de ne pas chuter et de s'étrangler pendant que derrière lui, la vie de la plantation se déroule comme si de rien était, peut-être un passage plus glaçant que si on s'était contenté de montrer un plan sur des esclaves compatissants mais trop effrayés pour le libérer.

Un autre intérêt est de nous présenter des personnages très humains et qui échappent à la caricature. Ainsi, Solomon est un homme normal, un brave type mais pas quelqu'un d'exceptionnellement bon. Il ne pense guère aux souffrances des Noirs dans les États du Sud avant de partager leur vie et s'il s'indigne de l'injustice qu'il subit, ce n'est pas parce qu'il trouve dès le départ l'esclavage fondamentalement mauvais (il doit sans doute trouver que c'est mal, évidemment, mais sans se sentir concerné, tout comme on déplore les conditions de travail des ouvriers en textile au Bangladesh de nos jours quand on en parle mais sans y accorder plus d'attention que cela) mais parce qu'il est né libre et est victime d'une action illégale: ça ne peut pas lui arriver à lui parce qu'il n'est pas comme les autres esclaves. Les maîtres sont aussi intéressants, les Ford peuvent paraître gentils en surface mais c'est surtout du paternalisme, entre le personnage de Cumberbatch qui n'insiste que mollement pour acheter la fille d'une des esclaves et même s'il comprend que Solomon est extrêmement instruit pour un esclave, ne creuse pas davantage parce qu'il lui est bien utile, et sa femme qui montre de la compassion pour la mère séparée de ses enfants mais pense qu'elle va vite les oublier et quand ce n'est pas le cas, s'en débarrasse parce que toutes ces jérémiades l'agacent, ils participent au système sans trop se poser de question. Les Epps pourraient tomber dans la caricature de gros sadiques mais ils y échappent, ils sont aussi malsain entre eux qu'avec leurs esclaves. On a aussi l'occasion de voir un peu les Noirs qui trouvent moyen de s'arranger de leur situation de départ (Mrs Shaw, les contremaitres même si on les voit de loin).

Les personnages sont très bien interprétés, Chiwetel Ejiofor porte bien le film, Lupita Nyong'o n'a pas beaucoup de dialogues mais elle dégage vraiment quelque chose, Cumberbatch, Fassbender et Paulson sont également très bons même si le premier n'apparait pas beaucoup. C'est assez dur mais on ne tombe pas dans la surenchère, à part quelques plans sur le dos de Patsey à un moment les coups sont surtout hors-champs et la violence est principalement psychologique.

Mon seul bémol est le personnage de Brad Pitt, on le voit trop peu pour voir autre chose que l'acteur et en plus on a l'impression qu'en tant que producteur on lui a réservé le beau rôle, ensuite c'est peut-être comme ça dans le bouquin (et il fallait un moyen pour que Solomon décide de lui faire confiance) mais je trouve que son discours à Epps sur le thème de c'est pas bien l'esclavage était un peu lourd. Mais à part cette réserve, c'est vraiment une réussite.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 2 Février 2014, 14:40bouillonnant dans le chaudron "Films".


Ingrédients :

  Escrocgriffe
08-02-14
à 14:44

Effectivement, un beau film qui m’a glacé le sang. Je trouve qu’il y avait parfois un peu trop de violence gratuite, mais c’est aussi, hélas, un aspect historique qu’on ne peut occulter...

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
08-02-14
à 18:56

Re:

Pour la violence, je m'attendais vraiment à pire (graphiquement parlant, en tout cas) du coup ça ne m'a pas paru excessif (j'avais vu Amistad à sa sortie et je me souviens d'une séquence assez éprouvante aussi, mais le reste du film ne m'avait pas paru aussi percutant).