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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Quai d'Orsay
Arthur Vlaminck est engagé par le Ministre des Affaires Étrangères, Alexandre Taillard de Vorms, de s'occuper du Langage: autrement dit, lui écrire ses discours. Notamment un discours capital à prononcer à l'ONU alors que les USA s'apprêtent à entrer en guerre au Lousdemistan. Entre les instructions vagues d'un ministre qui ne tient pas en place, les crises diplomatiques et les coups bas de certains collègue, Arthur aura du mal à accoucher du fameux discours.

À l'origine, Quai d'Orsay est une bande dessinée de Christophe Blain et d'Abel Lanzac (Antonin Baudry de son vrai nom), une excellente BD dont je m'étonne de ne pas avoir parlé ici auparavant et qui décrit, tout en déguisant certains noms, les coulisses du Quai d'Orsay sous Villepin, alors que la guerre en Irak se profile. Une bande dessinée qui a connu un succès méritée et se voit donc adaptée au cinéma par Bertrand Tavernier, Baudry participant toujours au scénario. Les adaptations, surtout de BD, sont toujours casse-gueules, mais on peut dire qu'ici, le pari est globalement réussi. J'étais tout de même dubitative devant le choix de Thierry Lhermitte dans le rôle de Vorms. Il y a une anecdote concernant Hergé qui illustre bien ce que je veux dire: demandant à un gamin à la sortie de l'adaptation en dessin animé du Temple du Soleil si le film lui avait plus, le garçon répond que non, et quand Hergé lui a demandé pourquoi, il s'est entendu répondre: "parce que le capitaine Haddock n'a pas la même voix que dans le livre". C'est un peu l'effet que me faisait Lhermitte en voyant la bande-annonce. Quand on lit la BD, on sait que Vorms est inspiré de Villepin, on voit Villepin, on entend Villepin. On aurait pu penser que Tavernier la jouerait safe en engageant Samuel Labarthe qui avait joué le ministre dans La Conquête, par exemple. Visiblement, il ne voulait pas risquer le piège de l'imitation, et, après un temps pour accepter cela, Lhermitte campe finalement un bon Taillard de Vorms. Forcément, il rappelle Villepin par son comportement et ses envolées lyriques mais on ne tombe pas dans le piège de la caricature façon Guignols de l'Info.

Le reste du casting est délectable. Raphaël Personnaz en Arthur a évidemment le personnage le moins marquant: il est l'équivalent du spectateur et donc plus ingénu, mais il arrive à apporter pas mal d'humour au rôle (les imitations de ses collègues). Les autres, comme Niels Arestrup en Maupas, l'hyper-compétent directeur de cabinet, Bruno Rafaelli en Cahut, Thomas Chabrol en Marquet ou Thierry Fremont en Van Effentem semblent sortis tout droit de la BD. Un élément qui a tendance à me rebuter dans les comédies françaises, c'est qu'elles donnent parfois l'impression que la mise en scène est finalement secondaire (même si heureusement, certaines comédies ne tombent pas dans ce travers): ici, ce n'est pas le cas. Des passages amusants sur papier mais difficiles à représenter sont supprimés comme les délires d'Arthur sur Star Wars ou X-Or et les headdesks de Cahut, mais la mise en scène est dynamique, Tavernier arrive bien à rendre le côté hyper-actif du Ministre incapable d'entrer dans une pièce sans provoquer un ouragan et qui semble même capable de se téléporter. Le scénario comprend la plupart des grands moments de la bande dessinée sans que cela ne tourne au best-of et prend même la liberté de développer certains passages et ajoute quelques répliques savoureuses, et des piques aux ministres d'alors même s'ils ne sont jamais nommés (sans parler du running-gag concernant Chirac et l'ours Canelle). Seule l'intrigue avec la petite-amie d'Arthur s'est vue quelque peu modifiée, avec une histoire à base d'élève menacé d'expulsion dans l'école où elle travaille, peut-être pas fondamental et un peu trop facile mais suffisamment en retrait pour ne pas trop déranger.

Quai d'Orsay est une adaptation réussie et un film assez réjouissant, où on a mis les petits plats dans les grands (tournage au Quai d'Orsay, à l'Assemblée Nationale et à l'ONU) où on ne sait finalement pas si l'on doit être terrifié par le côté bordélique du Ministère ou se dire que finalement, on arrive bon gré mal gré à atteindre les objectifs, tout comme on ne sait jamais vraiment si Vorms est un génie transporté par un souffle épique ou un égomaniaque qui brasse de l'air... ou les deux.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 8 Novembre 2013, 10:36bouillonnant dans le chaudron "Films".