Fanny Hill, jeune provinciale orpheline, se rend à Londres en espérant trouver une place de domestique mais sans appui, elle se retrouve vite à faire carrière dans la prostitution.

Il m'arrive parfois de prendre des livres au hasard, sans les feuilleter ou avoir une idée de qui est l'auteur, sur une simple impression, et de me trouver assez surprise devant le contenu. Ça m'était déjà arrivé avec A Heartbreaking Work of Staggering Genius de Dave Eggers. Dans un tout autre style, c'est ce qui s'est passé avec ce livre dont la couverture très sobre (pas la même que l'image ci-dessus) et le résumé (qui certes comporte le mot libertinage... Mais je ne pensais pas que ce serait plus cru que Les Liaisons dangereuses) plutôt vague. Du coup, quitte à passer pour la niaise de service je m'attendais à un roman dans la lignée de Moll Flanders qui aurait fait scandale à l'époque surtout parce que son héroïne ne voyait pas sa conduite d'un mauvais œil et n'en était pas punie.

Au bout de vingt pages, j'ai un peu mieux compris sur quoi j'étais tombée, et visiblement, ce bouquin est un classique du roman érotique anglais du XVIIIe siècle.

Mais puisqu'il faut juger un livre sur ce qu'il est et non sur ce qu'on attend qu'il soit, c'est tout de même très bien écrit. Très détaillée dans les scènes de sexe, donc, et avec une morale dans les dernières pages qui sonnent comme une justification de dernière minute (et l'héroïne ou l'auteur semble en même temps justifier leur justification, bref...). Si la profession de Fanny n'est pas de tout repos on ne tombe pas vraiment dans le sordide complet car elle ne fait jamais le trottoir, il s'agit davantage d'une fille entretenue ou d'une pensionnaire de maison assez "classe" ce qui ne l'empêche pas de tomber sur des clients peu ragoûtants à l'occasion. Mais si bien écrit soit-il ce n'est visiblement pas mon type de livre, je me suis vite lassée de ses scènes de cul à répétition. Ce n'était sans doute pas sans intérêt pour ma culture générale mais c'est tout.