Edith Lavery, jeune roturière ambitieuse, épouse le comte Charles Broughton, et s'imagine avoir décroché la timbale et être promise à une existence luxueuse, faîte d'apparitions à Ascot aux côtés de la famille royale et autres joyeusetés. Hélas, elle déchante vite.

Julian Fellowes a remporté un oscar pour le scénario de Gosford Park et sa série Downton Abbey rencontre un franc succès. Aussi j'étais plutôt curieuse de lire son unique roman, où il se penche sur ce qui doit être son milieu de prédilection, l'aristocratie britannique.

Milieu qu'il dépeint toujours avec minutie, mais il faut également le dire avec peu de tendresse. Contrairement aux œuvres précédemment citées, l'histoire ne se passe pas dans la première moitié du XXe siècle mais dans les années 90, et on ne peut compter sur l'aspect historique pour faire en quelque sorte tampon avec le côté parfaitement artificiel et snob du milieu en question. En fait, plus j'avançais dans le livre, plus je réalisais qu'il me parlait de ses gens que je vois photographié dans les dernières pages de magazines comme Paris Match chez le dentiste: je ne sais pas qui sont ces gens, de toute évidence des nobles mais ne faisant pas parti d'un ordre de succession à un trône quelconque, dont je ne sais pas ce qu'ils font dans la vie et dont je n'ai en fait rien à cirer.

Le livre ne manque pas d'un certain intérêt sociologique, mais si Charles finit par faire un peu pitié et que sa redoutable mère fait sourire, il faut bien reconnaître que tout ce beau monde ne fait pas particulièrement envie (et le peu qu'on voit du milieu des acteurs non plus, d'ailleurs).