Morgane a été chassée de Camelot, mais Uther, affecté par sa trahison, ne règne pour ainsi dire plus. Le jeune prince Arthur a donc fort à faire, d'autant que sa demi-sœur n'a pas dit son dernier mot.

Cette quatrième saison peut être résumée en un mot: frustrante. Bon, Merlin, ça n'a jamais été le top niveau et ce dernier ne descend pas vraiment, la série conserve les mêmes atouts (principalement, le duo Colin Morgan/Bradley James) et les mêmes défauts. Mais elle laisse parfois entrevoir le potentiel de passer à la vitesse supérieure et il faut bien le dire que ça ne sera pas encore pour cette fois.

L'intrigue principale avance tranquillement, parfois trop, et un des défauts majeurs de la saison est le manque de développement de certains personnages qui méritaient mieux: Morgane ne présente plus du tout l'intérêt des deux premières saisons et se borne à monter des complots foireux dans les bois, prenant des mines machiavéliques (enfin, une, quoi), coiffée comme Bellatrix Lestrange (autrement dit, pas coiffée du tout) pour bien qu'on comprenne qu'elle est bien profond dans le côté obscur. Il est devenu impossible de la plaindre comme auparavant, et l'actrice, cantonnée dans un registre, devient de plus en plus crispante.

Frustration aussi du côté des différents chevaliers qui cette saison se contenteront surtout d'être des nigauds. Des nigauds esthétiques, tout n'est pas perdu, mais tout de même. Seule l'intrigue avec Lancelot prend un tour inattendu, mais ma foi, tout ça pour ça... La plus grande déception, c'est cependant le personnage d'Agravaine, qui aurait pu être un des gros atouts de l'année. On fait venir Nathaniel Parker, rien que ça, mais le personnage, potentiellement intéressant, est bâclé. Avec le mot félon écrit en gros sur la figure, il ne doit le fait de ne pas être démasqué par tout le monde dès l'épisode 1 non pas à son habileté mais à la stupidité de ses adversaires, ce qui est toujours gênant car dans ces cas-là tout le monde y perd en crédibilité. Ses motivations sont esquissées, et on en restera là. Le gros gâchis de la saison, et sans possibilité de revenir en arrière, a priori.

Heureusement, cela reste toujours sympathique, et on peut remercier le duo d'acteurs principaux, qui ont une sacrée alchimie et assurent aussi bien dans les scènes comiques que dans les scènes graves. Si on a parfois l'impression de piétiner ou d'avancer par à coup (principalement sur le front de Guenièvre, elle aussi pas gâtée cette saison), au final, on aura quand même pas mal avancé (Arthur désormais roi, avec Excalibur, et marié à Guenièvre: il ne reste finalement plus que la révélation des pouvoirs de Merlin comme bouleversement majeur, et ce sera sans doute gardé pour la fin).

C'est donc toujours agréable à suivre, mais que les scénaristes soient un peu plus ambitieux et arrêtent de se reposer un peu trop sur le duo Arthur/Merlin pour faire tourner la boutique, ils méritent mieux que ça!