Albert, duc d'York, souffre de bégaiement. Ce handicap devient d'autant plus gênant que les discours radiodiffusés commencent à se populariser. Et encore plus handicapant quand il se retrouve roi d'Angleterre après l'abdication de son frère aîné, alors que la Seconde Guerre Mondiale s'annonce. Albert fait appel à Lionel Logue, orthophoniste aux méthodes personnelles.

Le Discours d'un Roi de Tom Hooper arrive en France auréolé de nombreuses nominations aux Oscars. Et il faut dire que le film est très bon. Réalisation assez académique, certes, mais qui met en avant des acteurs au top de leur forme. Colin Firth, tout d'abord, que j'ai toujours apprécié sans jamais le trouver vraiment exceptionnel. Ici, il fait parfaitement passer l'impuissance de son personnage à s'exprimer et la rage que cela provoque chez lui. En face, Geoffrey Rush en Logue est à la hauteur en orthophoniste original, compatissant mais qui sait fixer les règles face à son auguste patient, tandis que le reste du casting (avec la poignée d'acteurs pottériens inévitables dès qu'un casting british est à l'honneur) est également parfait.

On passe facilement de l'émotion à l'humour. Alors certes, c'est très classique dans son déroulement: le héros souffre d'un handicap, se trouve une aide inespérée et atypique, se méfie, progresse, on a droit à une dispute, gros passage de doute, réconciliation, et victoire finale. Bon, en même temps c'est basé sur une histoire vraie, celle de George VI, père d'Elizabeth II. Comme toujours avec les fictions historiques, à nous ensuite d'avoir la curiosité de démêler le vrai de la licence artistique

Mais c'est du beau travail, à tous les niveaux, et il serait dommage de faire la fine bouche!