Après la mort de Robespierre, le jeune Gabriel de Montfort et une poignée de ses amis, aristocrates aixois comme lui, décident de former une compagnie de contre-révolutionnaire, les Compagnons du Soleil. Agissant sous pseudonyme, ils dévalisent les diligences et font passer le fruit de leurs rapines au futur Louis XVIII, dont ils soutiennent la cause. Quand l'un d'eux, surnommé Capeou, les trahit, Gabriel ne songe qu'à se venger. Ce qui ne sera pas une mince affaire, traqué comme il est par Joseph Fouché, duc d'Otrante.

Ce roman de Jean d'Aillon a beau faire partie d'une collection policière, autant avertir tout de suite: le mystère est transparent et le héros connait d'emblée l'identité du traitre. Quant au lecteur, il ne lui sera pas non plus très difficile de l'identifier, et finalement seuls quelques personnages secondaires en sont réduits à tirer des conclusions à partir de raisonnements certes brillants, mais utiles uniquement de leur point de vue. Il est donc assez artificiel voire un peu ridicule, que l'auteur garde le vrai nom de Capeou secret.

Par chance, le livre ne manque pas d'intérêt sur le plan historique. Jean d'Aillon fait revivre à merveille la période qui va de la chute de Robespierre à celle de Napoléon, avec ses retournements de veste, ses tentatives de coups d'état, notamment au travers du personnage de Fouché, qui arrive à toujours sauver sa peau quel que soit le gouvernement qu'il sert. Il est aussi agréable de voir une bonne partie de l'histoire se passer dans le Pays d'Aix, avec des noms de lieu qui m'évoquent des endroits précis, pour une fois.

Et pour les fans de romans d'aventures maritimes, on s'amusera à trouver des clins d'œil en direction des capitaines Bolitho et Hornblower.