Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Ulysse
Grâce à une ruse d'Ulysse, les Grecs ont fait tomber la cité de Troie. Pourtant, le héros tarde à rentrer à Ithaque. Son épouse Pénélope se désespère car les prétendants se pressent dans son palais, réclamant sa main et menaçant la vie de son fils Télémaque. Pendant ce temps, la princesse Nausicaa recueille un naufragé amnésique.

Alors que Christopher Nolan a annoncé récemment son projet d'adapter à l'écran L'Odyssée, Arte a opportunément rediffusé une tentative précédente de transposition du poème épique, une production italienne de Dino de Laurentiis réalisée par Mario Camerini datant de 1954. Comment adapter un tel monument en à peine plus d'1h30 avec les moyens de l'époque? peut-on se demander. En synthétisant énormément et il manque bien des étapes au voyage d'Ulysse: pas de Charybde ni de Scylla, pas d'île des mangeurs de Lotus par exemple. Néanmoins, on conserve quelques épisodes emblématiques comme le Cyclope, les Sirènes, Circé, et le voyage aux Enfers est ici remplacé par des visions suscitées par la magicienne. Dans les grandes lignes, l'histoire est donc respectée du côté d'Ulysse comme à Ithaque même si l'on ignore le personnage de Mentor conseillant Télémaque pour mieux se concentrer sur Pénélope et une troupe de prétendants plutôt comiques à l'exception d'Antinoos.

On peut donc regretter ce qu'il n'y a pas mais ce qui reste ne démérite pas. Le Cyclope est ainsi réussi bien que l'on s'amuse de la conception du vin dans ce film: apparemment, il suffit de presser du raisin et le tour est joué! Pour ce qui est du chant des Sirènes, à un doux chœur féminin harmonieux mais forcément très humain, on ajoute les voix tentatrices de Pénélope et Télémaque pour expliquer le trouble susceptible de mener les victimes à leur perte. Pourquoi pas. Choix a été fait de donner à Circé les mêmes traits qu'à Pénélope, perruque blonde et halo verdâtre suffisant à marquer la différence. Quant au massacre des prétendants, il est satisfaisant, on résiste à un duel au sommet entre Ulysse et Antinoos pour une boucherie en bonne et due forme, avec beaucoup de hors-champs tout de même.

Les décors de studio sont soignés même si l'on peut regretter que les plans restent très serrés, empêchant de les apprécier davantage. Peut-être qu'il fallait justement dissimuler qu'il n'y avait rien à apprécier au-delà de ce qui était montré dans le cadre. Les extérieurs ont été tournés dans divers coins de la Méditerranée (hélas pas à Ithaque, indisponible pour cause de séisme) et on a donc un joli aperçu des paysages locaux tout en regrettant là encore qu'ils ne soient pas mieux mis en valeur. Dans l'ensemble d'ailleurs, la mise en scène est très correcte mais reste sage et sans grand relief. Les costumes en revanche, si je ne peux pas juger de leur exactitude historique, sont plutôt soignés, on est loin des dominantes de cuir et des couleurs ternes des productions plus récentes et ça montre généreusement de la gambette poilue du côté des hommes (les torses sont en revanche soigneusement épilés).

Dans le rôle-titre, Kirk Douglas semble se faire plaisir, presque cabotin mais sans trop forcer non plus, avec un personnage rusé mais qui lors de son voyage n'est pas au-dessus de quelques dangereuses manifestations d'arrogance. Silvana Mangano, dans son double-rôle est superbe mais cantonnée à des attitudes plus hiératiques et il est dommage que sa Circé ne tranche pas davantage dans son jeu avec sa Pénélope. Placé troisième au générique, Anthony Quinn est finalement peu présent en vilain prétendant. Il arrive plus tardivement que le reste de la troupe pour mieux le mettre en valeur mais malgré un traitement plus sérieux il n'est pas un antagoniste plus intéressant. Le reste de la distribution, franco-italienne, complète correctement l'ensemble.

Ce péplum des années 50 ne cache pas son âge. Ajoutons à cela sa brève durée et l'on comprend sans peine qu'il ne s'agit pas là de l'adaptation définitive du mythe. Le film arrive tout de même à impressionner à quelques moments et reste une bonne version très abrégée et un peu sage.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 4 Janvier 2025, 21:04bouillonnant dans le chaudron "Films".