Ojo, un jeune Munchkin, vit seul avec son oncle Nunkie. Décidés à améliorer leur quotidien, ils quittent leur maison et passent chez leur voisin magicien, le docteur Pipt, sur le point de donner vie à une fille faite de bouts de tissus censée aider sa femme dans ses tâches domestiques. L'opération réussit mais dans la foulée, Nunkie et l'épouse du magicien sont transformés en statues de marbre. Ojo et Scraps, la fille en patchwork, partent alors en quête des ingrédients pour concocter une potion capable d'annuler le sort.

À l'issue de The Emerald City of Oz, pour éviter de nouvelles invasions, Glinda coupait Oz du monde extérieur, permettant à Dorothy, Toto, Henry et Em de s'y installer définitivement. Cela signifiait également que L. Frank Baum, chroniqueur des événements du pays d'Oz, ne pouvait plus rapporter fidèlement ce qui s'y passait VOUS AVEZ COMPRIS LES ENFANTS?

Non. Ainsi donc deux ans après le sixième livre, le voilà reparti au turbin après qu'un fan lui ait suggéré que la télégraphie sans fil lui permettrait au moins d'être tenu au courant de nouvelles aventures. Bizarrement, alors qu'à ce stade on pourrait s'attendre à un auteur tellement lassé qu'il bâclerait une petite histoire vite fait mal fait, ce tome est le plus long depuis le début et bien qu'on retrouve toujours le principe de rencontrer en chemin de nouveaux personnages extraordinaires, un de ceux avec un fil rouge un peu solide. En l'occurrence, trouver des ingrédients pour une potion permettant de sauver l'oncle d'Ojo. Évidemment, dans son périple, aidé de Scraps et vite rejoint par Dorothy et l'Épouvantail (qui flashe sur la fille en patchwork et c'est réciproque), le Munchkin en apprendra plus sur lui-même et ce qu'il convient de faire ou non et alors que l'on pense que la quête va échouer faute d'un ingrédient, tout s'arrange car ce qui comptait c'était en fait le voyage. Glinda est tout de même un sacré deus ex machina mais on a forcément une explication sur son absence d'intervention avant parce qu'Ojo devait faire ses preuves, soit. Le roman est souvent drôle grâce aux réflexions d'une chatte en verre au cœur en rubis qui dit ce qu'elle pense et c'est rarement charitable. Encore une fois Baum s'embarrasse peu de continuité puisque la chatte Euréka est mentionnée et semble toujours en Oz alors qu'elle était retourné aux États-Unis à la fin de Dorothy and the Wizard in Oz. Cela dit à l'époque les fans devaient être moins tatillons sur ce genre de gaffe et ne pas exiger une réponse cohérente, quelque part c'est reposant.

Un bon opus donc, bien meilleur que ce que j'espérais à ce stade après la tentative de Baum de tourner la page pour être forcé encore une fois d'y retourner.