Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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That Dirty Black Bag, saison 1
Red Bill, chasseur de primes transportant les têtes de ses proies dans un sac noir, arrive dans une ville désolée et frappée par la sècheresse, sous la responsabilité du shérif McCoy. Les deux hommes ignorent encore qu'ils sont liés par une tragédie passée tandis qu'un propriétaire terrien ambitieux et un groupe de bandits terrorisent les environs.

La diffusion de That Dirty Black Bag n'a pas fait beaucoup de buzz et je serais totalement passée à côté si je n'en avais pas entendu parler au hasard d'une visite sur un forum. Pourtant, c'est un objet étrange mais qui vaut le coup d’œil. Bien qu'estampillée AMC, il s'agit d'une coproduction européenne, italo-franco-britannique pour être plus précise, écrite et en partie réalisée par Mauro Aragoni, tournée principalement en Espagne du côté d'Almeria. De quoi rappeler les grandes heures et les moins grandes du western italien et en effet, on s'inscrit davantage dans cette lignée que des séries comme Deadwood ou Hell on Wheels, pas moins sales et violentes mais qui ont une approche plus réaliste de l'Histoire des États-Unis. Alors qu'une série Django a été annoncée sans qu'on la voit venir, voici donc déjà de quoi se remettre en jambes pour les amateurs de westerns transalpins.

Les personnages peuvent être réduits à de grands archétypes: le chasseur de primes implacable, le shérif au passé douteux, le pauvre fermier, le propriétaire tyrannique, les prostituées au grand cœur... À partir d'eux, Aragoni tricote une histoire de plus en plus étrange et qui n'est pas sans flirter carrément avec l'horreur comme en témoigne l'épisode de captivité de Red Bill aux mains d'un psychopathe joué par Aidan Gillen, ou ce groupe de bandits qui tient plus d'une étrange secte représentée par un œil (non, le Comte Olaf n'apparait pas. Pour l'instant). Les sous-intrigues finissent par se rejoindre plus ou moins en fin de saison bien que certaines ne soient pas très passionnantes comme le conflit entre le fermier et le propriétaire qui veut faire main basse sur sa terre ou tournent court comme celle centrée sur la tenancière de saloon atteinte d'alopécie. On peut se demander tout le long si l'on a affaire à une mini-série ou au moins une première saison qui n'en exigera pas une seconde en cas d'annulation, autant prévenir, la fin reste ouverte et l'on en sait encore très peu sur les ennemis de Red Bill.

That Dirty Black Bag se réclame certes davantage du western italien que de son homologue américain mais il ne faut pas s'attendre à un pastiche de Leone durant huit épisodes. Au contraire, on en reste assez loin jusqu'à deux duels dans le dernier épisode qui jouent enfin énormément des gros plans sur des yeux plissés et plongent dans une violence cartoonesque avec une utilisation originale d'un bras armé. De même, la musique de Mick Giacchino (aucun lien) reste très loin des envolées lyriques d'un Ennio Morricone ou d'un Luis Bacalov. On évite la parodie mais c'est dommage que sa partition ne soit pas plus marquante.

Coproduction européenne oblige, le casting est international et hétéroclite, rappelant là encore la bonne époque où l'on pouvait voir Lee Van Cleef affronter le méchant allemand des Tontons flingueurs ou Johnny Halliday et Robert Hossein jouer les pistoleros dans la pampa. On croisera donc quelques acteurs qui ont déjà franchi l'Atlantique comme Dominic Cooper ou Travis Fimmel, cette bonne vieille gueule de Richard Sammel, des Italiens comme Guido Caprino, le Marco Bello des Médicis, ou quelques Britanniques qu'on associe davantage aux séries de la BBC tels que Paterson Joseph et Anna Chancellor qu'au western, avec ou sans spaghetti. Douglas Booth n'est pas la première personne à laquelle on penserait pour incarner un chasseur de primes sanguinaire qui aime manier la hache mais il s'en tire avec les honneurs et fait moins gravure de mode que d'habitude.

Bien que l'action ne manque pas tout au long des huit épisodes, cette première saison semble hélas faire office de grande introduction, ne faisant qu'effleurer la menace représentée par la bande de Bronson. Il s'agit cependant d'une bonne petite surprise qui mériterait une suite où Aragoni se lâcherait plus.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 15 Mai 2022, 12:08bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".