Cerdric grandit auprès d'une mère qui n'a pas voulu de lui, mais bénéficie néanmoins d'une éducation digne de son rang de noble, et de la protection du margrave de la région. Lorsqu'il apprend que son père est toujours en vie, son existence bascule.

Une prophétie, un Élu devant amener l'Équilibre, des ordres consacrés à la Loi ou au Chaos... Rien de neuf sous le soleil mais ce qui permet en partie à ce premier tome du cycle de susciter l'attention est peut-être que le narrateur de la plus grande partie du récit n'est pas l'Élu en question mais son demi-frère chargé de sa protection (quoiqu'on puisse rapprocher cela du duo Fitz/Fou chez Robin Hobb).

Il n'est pas forcément aisé d'entrer dans l'histoire, car les informations affluent parfois de façon chaotique avant que l'on commence à y voir un peu plus clair dans l'organisation de cet univers. De plus, Cerdric, le narrateur, est assez fade, quand bien même Nathalie Dau fait de son mieux pour lui donner un aspect torturé, et si l'amertume de Nerésia n'est pas sans fondement son acharnement finit par lasser. En fait, entre Cerdric peu charismatique et son frère qui n'a pas du tout le comportement d'un enfant de son âge, il est difficile de s'attacher aux protagonistes. De plus, on peut se lasser des avanies qui leur tombent sur la tête et des nombreux viols et tentatives de viols qui parsèment l'intrigue.

Malgré tout, si l'on n'est pas rebuté par les dialogues où il ne semble pas y avoir de juste milieu entre les humbles campagnards à l'accent à couper au couteau et les autres personnages qui donnent tous l'air de déclamer comme à la comédie française, la plume de l'auteure n'est pas sans poésie et on finit par se demander à quelle sauce les frangins seront mangés dans le prochain tome. Néanmoins, l'univers et les personnages proposés manquent de charme pour vraiment convaincre.