Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Sans un bruit: jour 1
Souffrant d'un cancer, Sammy accepte à contrecœur d'assister avec d'autres patients en soin palliatifs à un spectacle dans le centre de New York. Des créatures venues du ciel, aveugles mais à l’ouïe sur-développée envahissent alors la Terre, semant vite le chaos. Livrée à elle-même avec son chat Frodon pour seule compagnie, Sammy va rencontrer un étudiant en droit encore plus perdu qu'elle dans la panique.

Le passage de John Krasinski derrière la caméra il y a quelques années s'était avéré payant. Sans un bruit, habile film post-apocalyptique mettant en scène une famille aux prises avec des aliens meurtriers sensibles au moindre bruit, ménageait de belles scènes de tension et tirait un bon parti de son héroïne malentendante: elle et son entourage, habitués à communiquer par signes, partaient avec un petit avantage sur le reste de l'humanité, mais la jeune fille, incapable de toujours réaliser le boucan qu'elle pouvait faire ou autours d'elle, était également plus vulnérable dans certaines circonstances. Succès oblige, une suite n'avait pas tardé (enfin si, sortie retardée pour cause de pandémie), moins surprenante mais de bonne facture. Un troisième volet ne s'imposait pas, la solution à la menace découverte par Regan parvenait à une petite société capable de la diffuser plus largement, à partir de là pouvait-on se dire, la reconquête ne serait que formalité. Pourtant, un Sans un bruit 3, toujours sous la houlette de Krasinski, est annoncée pour 2025. Pour patienter, nous avons droit à un film dérivé/une préquelle, Sans un bruit: Jour 1.

C'est peu de dire que cela ne s'imposait pas, que le concept n'est pas développé car on ne découvre pas d'information supplémentaire sur les aliens, à la conversation réduite de toute manière, et en même temps, se dit-on, on a là une idée déclinable à l'infini en variant les lieux et le type de personnages. Regan et sa famille évoluaient en marge d'une petite ville et leur maison était isolée. Sammy, l'héroïne de cet opus, se retrouve plongée dans un New York encore très fréquenté. Dès le début, on nous sature des sons de la mégalopole, qui se retrouvera vite silencieuse, dans la mesure du possible. Le scénario se montre intelligent à ce niveau, exploitant des éléments qui sauveraient en temps ordinaires mais sont ici mortels (le générateur d'électricité) ou proposant de belles scènes de tension (les fuyards se rendant silencieusement à un point d'évacuation, d'abord isolés puis de plus en plus nombreux, les bruits augmentant alors inexorablement malgré leurs efforts individuels. Le fait que le personnage principal soit atteint d'une maladie en phase terminale modifie légèrement les enjeux car Sam balance entre instinct de survie et objectif en décalage avec le reste de ses congénères, l'arrivée d'Eric changeant cependant un peu la donne.

Michael Sarnoski ne fait pas un mauvais boulot derrière la caméra, le son est encore une fois très travaillé (c'est bien le moins) mais on atteint tout de même vite les limites de ce que l'on peut raconter autour de ce sujet. On ajoute un chat à l'affaire, ce qui est parfois un avantage, parfois un inconvénient. Les films-catastrophes des années 90 qui mettaient un point d'honneur à sauver le chien en devenaient risibles. Les chats dans les films d'horreur, à l'exception notable d'Alien, avaient en revanche tendance à finir en chair à pâtée. Sans doute parce qu'ils sont suffisamment mignons pour que ce soit choquant mais trop indépendants pour que des humains en mal d'adoration sans conditions n'en retirent pas une satisfaction revancharde. Le film va heureusement à contre-courant de cette tendance malheureuse. Frodon va parfois involontairement mettre les humains en danger, heureusement rarement et n'en deviendra donc pas agaçant. Cependant, chat dressé pour tenir compagnie aux personnes malades ou pas, il est tout de même bien trop zen pour qu'on y croit: il revient toujours vers son humaine, ne crache jamais quand il se sent menacé, ne se débat pas quand il se retrouve sous l'eau. Ce chat est tellement zen qu'il en devient le personnage le moins crédible de la saga.

Les quelques scènes de foule sont spectaculaires, en particulier celle de l'arrivée des gloumoutes sur terre en plein cœur de New York (il y a vingt ans, on aurait parlé de "film post-11 septembre"). Les rôles importants sont cependant réduits: Lupita Nyong'o est excellente et il y a toujours un regret qu'elle n'ait pas plus souvent des rôles principaux dans des films importants. Joseph Quinn souffre d'un personnage introduit brutalement et à peine esquissé mais il est vite sympathique, on retrouve brièvement Djimon Hounsou par assurer le lien avec les films de Krasinski (et rassurer sur le devenir des survivants) tandis qu'Alex Wolff fait le taf dans le rôle réduit du personnage identifiable à sacrifier dans le premier tiers pour montrer que ça ne rigole pas. Schnitzel et Nico sont également impeccables dans le rôle du trop idéal Frodon.

Ce Jour 1 n'apporte rien à la choucroute et est clairement dispensable. Néanmoins, quelques séquences efficaces à intervalles réguliers n'en font pas un moment déplaisant, bien que très oubliable.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 23 Juillet 2024, 23:59bouillonnant dans le chaudron "Films".