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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Nosferatu le Vampire
Employé d'un marchand de biens, Hutter est envoyé en Transylvanie dans le château du Comte Orlock qui envisage d'acheter une demeure à Wisborg. Très vite, Hutter s'interroge sur le comportement étrange de son hôte mais découvre trop tard qu'il est un vampire. Orlock a déjà mis le cap sur Wisborg et sur la fiancée de Hutter, Ellen.

Un des premiers grands jalons du cinéma d'horreur, Nosferatu le Vampire (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens dans la langue de Goethe) est une adaptation non autorisée de Dracula. C'est dire si le film est ancien pour que le célèbre comte créé à la fin du XIXe siècle n'ait pas encore été libre de droits quand il a été porté à l'écran en 1922. Ce qui a valu un procès aux producteurs qui aurait pu entraîner la destruction de toutes les copies. Heureusement, le film a survécu pour marquer plusieurs générations de cinéphiles.

Tout en suivant la trame du roman, surtout dans sa première partie et de manière très simplifiée en évacuant plusieurs personnages et en atténuant le rôle de certains comme l'équivalent du docteur Van Helsing (les noms ont été modifiés comme pour faire passer qu'il s'agissait d'une adaptation pirate), Nosferatu aura su créer sa propre mythologie. Le comte Orlock est ainsi un être filiforme au physique de goule à qui la lumière du soleil est fatale et la petite ville de Wisborg est frappée d'une véritable "épidémie" qui dans le livre de Stoker se cantonnait au voyage en mer (on se demande d'ailleurs pourquoi un voyage en mer ici qui se justifiait davantage quand une partie de l'action se déroulait en Angleterre). Ainsi, on réadapte sans cesse Dracula mais on remake Nosferatu en prenant en compte ses propres codes.

Fleuron de l'expressionnisme allemand, le film joue énormément sur les jeux d'ombres, offrant des plans saisissants quand la silhouette d'Orlock se détache, ses mains arachnéennes s'approchant de ses victimes. On sent bien que tout est tourné en plein jour, ce qui est perturbant vu l'importance du soleil dans l'intrigue mais Murnau use de différents filtres pour suggérer le jour (ou au moins un éclairage) ou la nuit, avec des teintes jaunes ou bleues en fonction des moments. Film muet oblige, la partition composée pour accompagner le film a eu une histoire tourmentée mais la plus fréquemment utilisée et celle de Berndt Heller reconstituée d'après l'originale de Hans Erdmann.

Max Shreck est évidemment maquillé mais il joue tout de même de son physique étrange pour inquiéter. Naturellement, le temps a fait son œuvre et il est probable qu'il ne fait plus peur à grand monde mais il a indéniablement posé une certaine manière de jouer le vampire comme Christopher Lee le fera quelques décennies plus tard. En fait, Alexander Granach dans le rôle de Knock, l'équivalent de Renfield, met finalement plus mal à l'aise. Jonathan Harker n'est pas le personnage le plus fascinant du roman et de ses adaptations, son homologue Hutter, ici incarné par Gustav Von Wangenheim, ne l'est pas davantage, même si son interprète fait de son mieux pour mettre l'accent sur son enthousiasme dans les premières scènes histoire de marquer un contraste avec la suite. Et cela même si le personnage est moins malmené que dans d'autres versions de l'histoire, il retourne chez lui en relativement bonne forme (Herzog en fera toute autre chose). Greta Schröder hérite du rôle d'Ellen c'est-à-dire Mina et elle est peut-être la déception du film: elle ne dégage rien de particulier et l'on ne voit pas pourquoi elle entre toutes fait oublier le chant du coq à Nosferatu.

Visuellement frappant, on comprend sans peine l'influence du film, encore aujourd'hui, quand bien même on exige désormais plus pour faire frissonner. À découvrir donc si ce n'est déjà fait.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 9 Février 2025, 18:59bouillonnant dans le chaudron "Films".