Voilà donc la conclusion de ce mème! J'ai été tenté de parler de ce film beaucoup plus tôt, mais finalement, il a été "relégué" à cette place enviée.

30 – Votre film préféré

Master and Commander: de l'autre côté du monde de Peter Weir.

J'ai pensé en parler quand il a été question de films sous-évalués, mais c'était un peu exagéré. En effet, à sa sortie les critiques positives n'ont pas été rares, et chaque passage télé est souvent accompagné de petits articles articles élogieux dans les programmes-tv. Mais, à sa sortie en France, il y a eu comme qui dirait un malentendu, et qui a encore la vie dure. Le film est sorti sur les écrans vers 2003-2004, en pleine période de french-bashing de la part des USA. Et contrairement au livre dont le film est tiré, le corsaire poursuivi par les héros n'est plus américain mais français. Conclusion logique: le vilain Hollywood ne peut mettre en scène des vilains américains, et se défoule sur les Français qui z'ont pas voulu aller en Irak avec Bush, les lâches. Ouaip. Sauf que:

- vu le temps de fabrication d'un film, le scénario a dû être écrit bien avant les tensions USA-France.

- du simple point de vue des enjeux, qu'est-ce qui parle le plus au public? La lutte contre un grand empire, ou un conflit beaucoup moins connu à l'intérieur d'un bien plus grand? Rien qu'en France, beaucoup de gens ne savent rien de cette seconde guerre d'indépendance. Les Guerres napoléoniennes, en revanche, on visualise tout de suite l'ampleur.

- Le film n'est pas une adaptation seulement de De l'autre côté du monde, mais utilise en fait plusieurs tomes de la série. Donc il n'a pas à suivre scrupuleusement ce tome précis, du moment qu'il reste dans l'esprit, et on ne peut pas dire que La Surprise affrontant des Français, ce soit contraire à l'esprit de la série!

- Et enfin, contrairement aux plaintes de pas mal de gens (qui en général ont préféré ne pas voir le film) on ne peut pas dire que l'ennemi est maltraité. Au contraire, tout est fait pour établir un parallèle entre Jack Aubrey et le capitaine de L'Acheron: obstination, goût pour la musique et surtout, ruse... Il y aurait bien plus à redire sur le dernier Robin des Bois, qui a fait moins de vagues à ce sujet, mais le contexte n'est plus le même.

Ensuite, j'ai pensé en parler dans la catégorie meilleure adaptation, puisque le travail d'adaptation est assez remarquable. La structure des livres de Patrick O'Brian ne se prête pas à une adaptation trop fidèle, et il y a eu des choix assez importants. Ne se concentrer que sur la partie en mer, éliminer les personnages féminins (la sous-intrigue sur l'aspirant Hollom est donc modifiée, et j'avoue préférer celle du film), piocher dans d'autres tomes (Lord Blackeney correspond ainsi au personnage de William Read qui apparait plus tard dans la série et non au Blackeney du livre). Malgré ces changements (et un adoucicement du personnage de Maturin, bien plus agréable au premier abord dans le film) on retrouve bien ce qui fait l'intérêt des bouquins, la description minutieuse de la vie à bord d'une frégate de l'époque.

Certains ont trouvé le film ennuyeux, manquant d'action, mais pour ma part c'est comme Gosford Park, je peux le regarder encore et encore, en me penchant plus précisément sur un personnage ou un autre à chaque vision.