Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Tueurs
--> It's Noirvember!
Deux tueurs abattent un ancien boxeur, le Suédois, qui ne fait aucun geste pour fuir ou se défendre. Jim Reardon, un agent d'assurances, enquête alors pour découvrir la suite d'événements qui ont mené à cet assassinat.

À l'origine, une courte nouvelle d'Ernest d'Hemingway. À l'arrivée, deux films, le premier réalisé par Robert Siodmak en 1946, le second de Don Siegel, à presque vingt ans d'intervalle. C'est de l'adaptation de Siodmak dont il sera question ici. Le texte, tel quel, ne pouvait donner lieu qu'à un court-métrage et il devient ici l'introduction, une introduction qui plonge d'emblée dans l'ambiance avec deux tueurs qui font bien comprendre qu'ils ne sont pas là pour rigoler, de braves gens qui essaient d'alerter la future victime malgré le danger et la victime étonamment résignée. Pour le reste "imaginez la suite" a-t-on pu commander au scénariste comme on nous le disait au collège au moment de l'épreuve de rédaction.

Suite il y a donc, mais surtout flashbacks puisqu'un agent d'assurances va devoir plonger dans le passé du Suédois pour élucider le meurtre et se faisant, fera ressortir du bois les deux tueurs du début entre autre peu recommandable compagnie. Difficile, avec cette construction, de ne pas voir là le film noir par excellence, cochant à peu près toutes les cases avec brio, l'atmosphère lourde que Siodmak a instaurée dès l'ouverture ne s'allégeant jamais.

La femme fatale qui va conduire plus d'un homme à sa perte? Elle est là, sous les traits d'Ava Gardner, excusez du peu! Le pauvre type, pas méchant mais qui va se laisser entraîner sur la pente du crime et faire tous les mauvais choix? Introducing Burt Lancaster, qui entre donc par la grande porte pour son premier rôle au cinéma! Un récit composé de divers témoignages, reconstituant l'énigme posée dans la première scène? Comme on l'a dit, l'enquête de Reardon est là pour ça. Une bande qui après un casse s'entredéchire et se double pour le butin? On y a droit aussi. On ne peut pas parler de clichés quand il s'agit d'un des films fondateurs du genre et même s'ils en sont, qu'importe puisque ici, c'est la manière qui compte et il n'y a pas à se plaindre.

Si ce n'est que le personnage de Reardon reste réduit à sa fonction: comme il le dit à la fin, il fait son job (bien qu'on laisse aussi entendre qu'il le fait aussi par morale et pas seulement pour le profit de sa compagnie) et si ce job est agent d'assurances, il consiste aussi, plus prosaïquement, à être celui qui relie les points du scénario entre eux et guère plus. En conséquence, si toutes les scènes impliquant le Suédois et Kitty sont prenantes, Reardon ne passionne pas pour lui-même et donne à l'avancée de l'histoire un aspect quelque peu mécanique.

On pourra me reprocher de faire la fine bouche et l'on n'aura pas forcément tort car Les Tueurs n'en demeure pas moins un beau film et un exemple parfait de comment accommoder les ingrédients qui composent le genre pour en tirer le meilleur.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 3 Novembre 2020, 22:14bouillonnant dans le chaudron "Films".