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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Sept Mercenaires
Excédés par le racket que leur font subir le bandit Calvera et ses hommes, des villageois mexicains décident d'engager des mercenaires pour les aider à se défendre. Avec peu de moyens à leur disposition, ils finissent néanmoins par en recruter sept.

Les années 60 arrivent et le western hollywoodien décline, même s'il est loin d'être éteint, et la décennie verra arriver quelques œuvres-phares comme L'Homme qui tua Liberty Valance ou La Horde Sauvage. Les Sept Mercenaires de John Sturges, sorti en 1960, ne s'inscrit pas dans la même veine de récits désenchantés et crépusculaires sur un Far-West en train de disparaître. L'argument de ce remake des Sept Samouraïs d'Akira Kurosawa est simple: un village menacé doit être défendu grâce à une bande de pistoleros, avec des étapes classiques: phase de recrutement, préparation, première victoire, revers, affrontement final.

Pour que cela fonctionne, il faut avant tout que le groupe de mercenaires en impose et ça tombe bien c'est tout à fait le cas. Même si tous ne sont pas logés à la même enseigne et développés également, ils ont tous un truc pour se démarquer: Chris (Yul Brynner) est le chef d'entrée de jeu, celui qui fait les plans, qui sait quel genre d'hommes il lui faut. Ses raisons d'agir ne sont pas vraiment explorées, il est droit dans ses bottes, mais on devine que sous ses airs parfaitement contrôlés il a conscience de la fragilité de l'existence dans son créneau professionnel et une certaine envie/fascination pour les fermiers capables de se poser, de fonder une famille et de laisser quelque chose derrière eux. Vin (Ste McQueen, bien voleur de vedette de son compère) est davantage insouciant et à la recherche d'aventures tout en se révélant un solide second, et Chico (Horst Buchholz) est le petit jeune enthousiaste qui ne voit que les aspects cools de la carrière de mercenaire et qui va gagner en maturité. Les autres sont un peu plus sommairement exposés, notamment Britt (James Coburn) qui a une scène d'introduction classe mais qui ensuite ne se servira pas de ses fameux couteaux. C'est peut-être le plus mystérieux, car il parle le moins possible, ses raisons pour accepter le job après un refus ne sont pas explicitées, mais l'acteur n'a pas besoin de grand chose pour s'illustrer (ce qui en fait mon préféré). Bernardo (Charles Bronson) est le grand costaud qui va sympathiser avec les enfants, ce qui l'humanise, Lee (Robert Vaughn) doit surmonter ses nerfs qui le lâchent et Harry (Brad Dexter) est le seul dont la motivation est purement pécuniaire et qui ne peut croire que le modeste salaire fixé par les villageois ne cache pas quelque chose.

Face à un tel groupe, il faut un adversaire charismatique et ça tombe bien puisque c'est Eli Wallach qui s'y colle et cabotine joyeusement, dans le bon sens du terme. Contrairement à ce que l'on pourrait penser en le voyant, ce n'est pas ce rôle qui a convaincu Sergio Leone de lui confier celui de Tuco huit ans plus tard mais celui d'un autre bandit dans La Conquête de l'Ouest. Quoiqu'il en soit Wallach campe un antagoniste savoureux.

Après un premier acte qu'on ne sent pas passer, tout à la découverte de la formation du groupe, le rythme patine un peu avant le final qui en laisse plus d'un sur le carreau, avec une partie des villageois qui se dégonfle après un affrontement victorieux qui leur donne d'abord du cœur au ventre. Certes, le fait que Calvera rôde toujours fait craindre des représailles, mais la rupture de ton est sommairement amenée et on a quelques facilités (Chico qui va espionner sans encombre en se mêlant aux hommes de Calvera alors qu'ils se connaissent tous et qu'il ne fait pas si sombre). Le vague à l'âme des mercenaires qui réalisent que n'avoir aucune attache n'a pas que des bons côtés est plus intéressant, on ne se contente pas de montrer une galerie de personnages badass sans se soucier de ce que cela peut impliquer derrière, même si ce n'est pas non plus exploré en profondeur.

Les Sept Mercenaires n'en reste pas moins un divertissement de haute volée avec un casting haut de gamme, dont le succès a donné lieu à trois suites, et bien plus tard une série télévisée et un remake, mais ceci est une autre histoire.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 27 Octobre 2019, 17:00bouillonnant dans le chaudron "Films".