Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Chroniques de la Guerre de Lodoss
Sur l'île de Lodoss, le jeune Parn rêve de devenir chevalier. Lorsque son village est attaqué par des Gobelins, il se rend avec son ami prêtre Eto, un mage, une Elfe, un Nain et un voleur auprès du roi Fawn pour l'avertir du danger. Lodoss est menacée par l'île voisine de Marmo, dirigée par l'empereur Beld, ancien compagnon d'armes de Fawn.

À l'origine de l'univers de Lodoss, il y a une série de romans écrits par Ryo Mizuno, désireux de s'inscrire dans la lignée de J.R.R. Tolkien ou de Donjons et Dragons. Le succès, au rendez-vous, a valu à ce petit monde d'être décliné en mangas, en dessins animés ou encore en jeu vidéo. Parmi les adaptations animées, la première et la plus célèbre est une série de treize OAV réalisée en 1990 et qui en France a été la porte d'entrée vers Lodoss pour beaucoup. C'est en tout cas ce qui s'est passé pour ma part, avec des épisodes découverts sur ce qui étaient parmi mes dernières VHS avant de les bazarder pour les remplacer par un joli coffret DVD qui a pris la poussière jusqu'au week-end dernier, près de vingt ans après son achat.

Redécouvrir Les Chroniques de la Guerre de Lodoss, c'est être frappé par le soin apporté aux décors, à la musique de Mitsuo Agita (qui lorgne par moment vers Vivaldi ou Mozart), moins par l'animation elle-même parfois un peu raide pour ne pas dire figée (ces dragons qui ne battent pas des ailes). Être aussi dubitative devant la structure adoptée puisqu'on débute in media res alors que le groupe déjà constitué s'aventure dans des galeries pour rendre visite au mage Wort avant que l'épisode précédent ne revienne au début des aventures de Parn qui restent linéaires jusqu'à la fin de l'épisode 5 où on l'envoie voir Wort pour qu'au début du sixième épisode la rencontre ait déjà eu lieu, brièvement entrevue plus tard dans un court flash-back. Était-ce bien nécessaire?

D'autant que même en prenant en compte son âge, la série ne brille pas par l'originalité de ses personnages ou de ses enjeux. Au contraire, on a une volonté de montrer chaque archétype: le jeune inexpérimenté qui rêve de briller au combat, le calme guérisseur, le mage sage, le Nain bourru, l'Elfe court-vêtue proche de la nature, le voleur cynique, le roi sage, l'empereur belliqueux, le chevalier noir, le sorcier maléfique... Seule Karla, la sorcière (grise, forcément), tient un rôle plus ambivalent, favorisant un camp ou l'autre pour ce qu'elle imagine être le bien de Lodoss, avec une philosophie très discutable. Du groupe, Parn est celui qui évolue le plus en découvrant la réalité de la guerre tandis que Ghim est plus émouvant, à la recherche de Laira, possédée par Karla, mais la plupart ne sont hélas pas très développé.s Il en va de même côté méchants où le passé héroïque de Beld ne transparait pas (lire La Dame de Falis permet d'y remédier), où Vagnard est un méchant sorcier ambitieux qui devient un méchant sorcier ambitieux possédé par une déesse maléfique sans que son entourage s'en rende compte parce qu'il n'y a pas vraiment de différence (hormis les yeux rouges, par moment) et où seul Ashram tire son épingle du jeu parce qu'il est un beau ténébreux, ce qui suffit, ou presque, puisque son couple avec Pirotess fait écho à celui qui se forme entre Parn et Deedlit.

Il y a un aspect très elliptique qui est peut-être dû au fait qu'il s'agisse d'une adaptation. Le plus intéressant, hormis Karla, réside finalement moins dans les événements présents que ce qu'on laisse percevoir du passé (les héros dont on fait partie Fawn et Beld avant que ce dernier ne tourne mal) ou de la mythologie: on en sait peu sur les dragons alors qu'ils ont l'air d'avoir une importance dans l'équilibre de Lodoss sans que cela soit explicité par les personnages et la bataille finale en est à ce niveau un peu confuse. Ces treize épisodes ont eu droit à deux suites, La Légende du Chevalier héroïque et La Légende de Crystania.

Les Chroniques de la Guerre de Lodoss ont peut-être un peu vieillies aux entournures mais on a là un tel parangon de classicisme qu'il y a un effet doudou à y retourner. D'autant que malgré les frustrations de ne pas voir certaines pistes plus fouillées, c'est encore bien joli à regarder (ou écouter).
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 10 Juillet 2023, 18:09bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".