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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Voyage de la Peur
Deux amis, Roy Collins et Gil Bowen, prennent en stop un automobiliste visiblement en panne. Hélas pour eux, il s'agit d'Emmett Myers, un dangereux criminel qui tue et dépouille les gens qui ont le malheur de le faire monter dans leur voiture.

Si j'ai croisé Ida Lupino l'actrice dans plusieurs rôles déjà, je ne connaissais d'Ida Lupino la réalisatrice qu'un épisode de The Twilight Zone, un des plus réussi et inquiétant d'ailleurs, The Masks, diffusé en 1964 au sein de la cinquième et dernière saison. Elle était pourtant passée derrière la caméra dès la fin des années 40, pour réaliser principalement des drames évoquant la condition féminine, mais pas seulement comme en témoigne ce Hitch-Hiker, intitulé chez nous Le Voyage de la Peur. Il est présenté ici et là comme "le premier film noir réalisé par une femme". J'ignore si c'est vrai, il y a déjà débat pour savoir quel est vraiment le premier film noir et de plus, si on peut le classer dans le genre, j'y ai avant tout vu un film à suspense. En effet, le film dure à peine 1h10 et Lupino ne perd pas de temps à exposer la situation: en trois minutes, on pose le Modus operandi d'Emmett, ses premières victimes et les réactions de la presse (c'est d'ailleurs par l'entremise d'un avis de recherche que l'on découvre son visage jusque-là hors-champs), on découvre les braves Roy et Gil au volant de leur voiture sur une route peu fréquentée et c'est parti, le vilain auto-stoppeur ramassé sans méfiance, leur calvaire peut commencer, comment vont-ils en sortir?

Les deux protagonistes vont passer le reste du métrage à essayer d'échapper à leur tortionnaire qui compte se servir d'eux pour passer au Mexique, va les menacer et les humilier continuellement. Roy et Gil espèrent bien que la police va suivre leurs traces tout en craignant les conséquences pour eux si Emmett découvre que les forces de l'ordre recherchent désormais trois hommes: il pourrait en supprimer un ou deux pour brouiller à nouveau les pistes. Le psychopathe, pourtant en infériorité numérique, semble trop diabolique pour être vaincu: un œil paralysé constamment ouvert, ses otages ne savent jamais s'il est endormi ou non et si le moment est propice pour s'évader. Et pourtant, toute la puissance d'Emmett ne tient que dans un simple pistolet.

Avec sa durée courte et son casting réduit (trois acteurs principaux, un policier qui les recherche et des figurants de passage, une seule scène dans une artère fréquentée cadrée serrée), tout respire l'économie dans ce petit film de la RKO et du coup l'efficacité est de mise pour faire passer les informations nécessaires en un minimum de temps, du caractère des personnages à leur évolution dans cette épreuve. Les paysages désertiques traversés évoquent les westerns (le tournage a en partie eu lieu à Long Pine, comme le cycle de la Ranown par exemple) et il y a de cela dans le film, avec deux voyageurs accablés par un bandit de grand chemin. L’âpreté du décor correspond parfaitement à l'histoire, avec ces personnages de plus en plus à bout au point que leur amitié pourrait bien vaciller à tout moment.

Si Ida Lupino tient la distance sur 1h10, on se dit tout de même que le film fait la durée qu'il fallait et qu'au-delà, le côté répétitif (plusieurs arrêts chez les quelques commerçants qui longent la route) serait devenu plombant. Le casting principal fait beaucoup pour tenir le film. Edmond O'Brien était celui dont le visage m'était le plus familier tandis que je n'avais croisé Frank Lovejoy que dans Le Violent sans m'en souvenir. Ils sont tous les deux très bons dans les rôles de types ordinaires qui tentent d'échapper à un monstre. William Talman, ledit monstre, m'était totalement inconnu mais il est excellent, avec un physique particulièrement inquiétant, même sans prendre en compte l’œil en vrille.

Le Voyage de la Peur est donc un petit thriller simple en apparence mais qui tire justement admirablement parti de son dépouillement, réalisé au cordeau et porté par des acteurs solides.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 27 Janvier 2023, 17:35bouillonnant dans le chaudron "Films".