Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Tournoi des Preux
--> Le Chevalier aux Épines 1
Emprisonnée car soupçonnée d'adultère, la duchesse de Bromael n'a pu compter sur le chevalier Ædan de Vaumacel pour la tirer d'affaire. On attend néanmoins ce dernier pour un grand tournoi où il devrait redorer son blason. Æedan est cependant plus préoccupé par plusieurs enlèvements de jeunes enfants de paysans que par la volonté de défendre son honneur tandis qu'en marge du tournoi d'autres parties se jouent.

La sortie d'un roman de Jean-Philippe Jaworski parvient toujours à susciter chez moi une curiosité certaine même si je l'avoue, je n'ai jamais retrouvé l'enthousiasme provoqué par Gagner la Guerre. Rois du Monde a pâti de son découpage, aucune nouvelle de Janua Vera ou du Sentiment du Fer ne m'est resté en mémoire, aussi plaisantes soient-elles à la lecture... Avec Le Tournoi des Preux, l'auteur revient au Vieux Royaume pour le premier tome d'une trilogie. Il adopte ici la forme d'un roman de chevalerie en se montrant une nouvelle fois très ambitieux. Peut-on reprocher à quelqu'un que l'on sait doué, notamment sur la forme, de l'être trop? Ce premier volume est riche, foisonnant, dans son vocabulaire aux tournures archaïques, dans ses intrigues qui nous promènent allégrement: alors que la base de l'aventure est simple, un tournoi pour défendre l'honneur d'une dame de haute noblesse, Jaworski nous détourne de l'objectif à loisir.

Vaumacel a ainsi deux missions, on le suit dans l'une d'elle pour que la suite soit traitée sous forme d'ellipse tandis que le personnage principal lorsque le tournoi débute devient Yvorin. On s'aperçoit qu'il y a beaucoup de faux-semblants, chacun ayant un plan, se servant du tournoi pour détourner l'attention et l'on sent un danger plus conséquent derrière l'enjeu simple présenté. Tout cela est bel et bon mais Jaworski n'en fait-il pas un peu trop en nous décrivant les méandres d'un cours d'eau et le cycle de vie des anguilles avant de nous ramener au sujet? Le chapitre mettant en scène Prudence nécessitait-il de faire presque cent pages bien qu'il réserve des surprises et surtout doit comporter des éléments secondaires qui auront leur importance par la suite? Peut-on demander à Jaworski de tailler dans sa prose sans se donner l'impression d'être Joseph II conseillant à Mozart de caser un peu moins de notes dans sa musique?

Alors oui, il y a de quoi admirer: l'écriture travaillée qui ne faiblit pas sur la longueur, un exercice de style qui est un sacré tour de force; les virages de l'intrigue qui dévoilent à chaque fois que rien n'est aussi évident qu'il le paraissait au premier abord et que l'on n'est pas au bout de révélations et de retournements de situation; le plaisir, bien sûr, de reconnaître un redoutable personnage dans les dernières pages... Alors on admire la virtuosité mais cette admiration s'adresse finalement à de la technique pure, l'émotion ou l'implication face au sort des personnages étant pour l'instant totalement absente, ce qui n'est pas toujours le cas de l'ennui.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 16 Mai 2024, 21:06bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".