L'enlèvement de deux enfants dans un village reculé laisse craindre la résurgence d'une rébellion. Le sergent Orville est chargé de remonter la piste des fuyards tandis que dans les hautes sphères du pouvoir, on s'inquiète: cela n'est-il pas le signe que des héritiers incontrôlables du sang des anciens rois sont désormais prêts à renverser l'ordre établi?

J'avais été intriguée à plusieurs reprises par les couvertures en livre de poche de ce cycle lorsque je tombais dessus en librairie. Néanmoins, je ne sautais jamais le pas de l'achat et une fois chez moi, je n'y pensais plus et n'allais donc pas consulter les milieux totorisés pour voir si la tendance était à la recommandation chaleureuse ou non. Encore une fois, une promotion sur l'édition numérique du premier tome est venu à mon secours et je ne regrette pas l'achat. Non parce que le bouquin m'a plu mais parce qu'au moins je n'aurais pas payé plein pot pour un livre qui aurait un temps encombré mes étagères avant que je ne le revende d'occase ou que je ne le dépose dans une borne de livres-échange.

La phrase précédente peut laisser entendre que ce livre premier est une catastrophe, c'est loin d'être le cas. Il n'est cependant pas très engageant. La trame est assez old-school, ce qui n'est pas pour me déplaire, avec sept royaumes fondés par des rois légendaires, un ordre secret, des pouvoirs héréditaires qu'une élite cherche à contrôler quitte à massacrer des villages entiers s'ils se manifestent dans le bas peuple... Rien de bien original mais avec une narration solide et des personnages charismatiques, il y avait de quoi y trouver son compte. Malheureusement, le style m'a agacée, avec quelques répétitions, des dialogues plats et au moins une fois peu cohérent ("ils ne peuvent pas avoir été attaqués par des brigands" dit l'un pour s'entendre répondre "il y a des brigands sur cette route". Oui mais puisqu'on vient de te dire... enfin bref). Quant aux personnages, il n'y a pas vraiment de quoi s'enthousiasmer. Ils sont nombreux, ça complote, on comprend qu'Orville est le protagoniste auquel s'attacher mais ça coince. Il y avait pourtant de l'idée en partant d'un simple sergent d'un coin isolé qu'on sort du placard pour une grande mission qui va le révéler mais c'est trop. Une fois qu'il commence à maîtriser ses pouvoirs, tout lui réussi au point où on ne peut manifester d'admiration quant à son habileté, tout semble toujours se dérouler selon des plans, y compris quand il se taille un royaume dans une île où il apparait comme l'homme providentiel, aucun habitant n'ayant été capable de se débrouiller avant sa venue.

Ce premier tome du Sang des 7 Rois ne s'avère donc guère probant et s'éparpille étrangement alors que le point de départ semblait annoncer un déroulement assez simple. Il ne rend en tout cas pas particulièrement curieux de voir ce qui attend encore ses personnages.