Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Malédiction
Robert Thorn, un diplomate américain, adopte un nourrisson juste après avoir appris que son propre fils est mort juste après sa naissance. La vie des Thorn se déroule alors sans heurts jusqu'au cinquième anniversaire du petit Damien, lorsqu'une série d'événements inquiétants pousse Robert à s'interroger sur la véritable identité du garçon.

Le risque quand on découvre tardivement, comme c'est mon cas ici, un classique souvent évoqué, est évidemment de ne pas le trouver à la hauteur de sa réputation. Le risque est probablement encore plus grand quand il s'agit de films d'épouvante car ce qui choquait et faisait trembler quelques décennies auparavant n'a souvent plus le même impact après avoir été imité et parodié, ou tout simplement parce que l'on a vu plus perturbant ou violent depuis. La Malédiction de Richard Donner, qui au même titre que Rosemary's Baby et L'Exorciste fait partie des vénérables incontournables long-métrages à base de démons, de satanisme et de prêtres qui font ce qu'ils peuvent mais ne sont pas très aidés, m'a donc laissée sur ma faim.

L'histoire est connue, on sait donc dès le départ que le couple américain a adopté à son insu l'Antéchrist, qui pour l'heure est un bambin qui ne semble pas faire le mal consciemment, mais ne parait pas plus perturbé que cela par l'apparition d'un gros molosse chez lui et n'a pas l'air de s'inquiéter du fait que sa mère passe par-dessus la balustrade après l'avoir percutée avec son tricycle. Le jeune acteur, Harvey Stephens, n'a pas grand chose à faire mais s'en tire correctement. Il n'a par ailleurs pas beaucoup poursuivi sa carrière dans le cinéma mais est devenu trader donc on peut dire que quelque part, la directrice de casting a eu du flair. Pour ce qui est du reste du casting, Gregory Peck est très bien en vieux beau forcé d'admettre l'inconcevable, on croise également David Warner toujours impeccable malgré son pur look années 70 et on a même Patrick Trougthon, le deuxième Docteur, en prêtre qui essaie d'alerter Thorn sans succès (faut dire qu'il s'y prend comme une savate). C'est probablement Billie Whitelaw qui laisse la plus forte impression en version satanique de Mary Poppins.

Les scènes choc ne sont pas toujours aussi efficaces qu'elles devaient l'être en 1976 (je pense à une certaine décapitation, par exemple) mais le film reste tout de même marquant pour plusieurs raisons: le thème principal de Jerry Goldsmith est délicieusement inquiétant, le passage dans le cimetière parvient à instaurer une ambiance lourde et qui débouche sur un danger réel avec des protagonistes vraiment mis en difficulté pendant un temps et les dernières minutes sont haletantes.

De plus, bien que l'on sache d'emblée sur quelles révélations l'enquête de Thorn va déboucher, son déroulement reste prenant et il y a un côté désespéré à le voir se démener à essayer de comprendre, puis devoir se résoudre à employer les grands moyens pour contrer la menace alors que tout conspire contre lui (on se demande d'ailleurs pourquoi lui et ses rares alliés ne reçoivent pas un meilleur coup de pouce de là-haut pour contrebalancer les toutous maléfiques, les éléments qui se liguent contre eux et les "accidents" regrettables).

La Malédiction peut donc être plus difficile à apprécier à sa juste valeur si on tarde trop avant son visionnage et si l'on a vu les pastiches ou des films, même de moindre qualité, usant jusqu'à la corde les mêmes ingrédients à base d'Antéchrist et de décorum catholique. Néanmoins, il ne faudrait pas non plus ignorer ses atouts bien présents qui rendent le film toujours appréciable malgré les années.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 27 Mars 2020, 18:22bouillonnant dans le chaudron "Films".