En 1375, la Commanderie d'Assier, en Bourgogne, gardée par des Hospitaliers, accueille malades et pélerins sur le chemin de Compostelle. Le capitaine Thomas Cortemain profite de sa situation de chef militaire pour s'enrichir, mais la venue d'un chevalier venu inspecter les comptes va perturber la vie de la Commanderie.

France Television(s) avaient avec cette série de quoi proposer autre chose que des téléfilms à papa consensuels et toujours sur les mêmes thèmes. Malheureusement, ils se sont débarassés de La Commanderie en diffusant  les 8 épisodes sur trois samedi soirs, comme s'il fallait tout faire pour qu'elle ne trouve pas son public. Ce qui est bien dommage, car la série ne manque pas d'ambition et de qualités.

Le rythme, pour une fois, est bien gêré. Il ne s'agit pas d'une série d'aventures et les scènes d'action sont donc rares (et correctes, à l'exception de la scène du cheval emballé). De plus, contrairement à des séries comme Rome et Les Tudors, il manque un peu d'ampleur dû au fait qu'on est dans un coin reculé, loin des grands de ce monde et de la cours (le seul grand personnage qu'on croisera est le duc d'Anjou). On se prend néanmoins à suivre l'histoire, grâce à des personnages bien dessinés et variés, et les intrigues mettant en scène les divers problèmes de l'époque sont souvent plus prenante que l'arc principal, certes sympathique mais qui exploite une fois de plus le sujet tout de même rebattu du trésor des Templiers.

La reconstitution est bien faîte, notamment au niveau des costumes. Ma seule grosse réserve concerne Clément Sibony dans le rôle de Cortemain. S'il est tout à fait charmant, beaucoup de ses répliques sonnent faux, comme s'il récitait, et on a bien du mal à croire que c'est un homme endurci par son passé. Les autres interprètes sont en revanche très bien, malgré un jeu parfois un peu théâtral (et Alexandre Astier apparaît en inquisiteur dans un épisode).

La Commanderie n'est pas une série parfaite, mais il s'agit en tout cas d'une très bonne surprise, et la saison se suffit à elle-même (tout en ménageant une ouverture) ce qui vaut mieux car avec la façon dont elle a été bazardée, elle n'a pas connu un grand succès et les chances de voir arriver une deuxième saison sont minces.