Le prince héritier Lee Chang s'inquiète pour son père malade, dont on lui cache la condition exacte. Il se rend de l'autre côté du pays, désireux d'interroger le médecin qui a examiné le roi, mais une étrange et terrible épidémie se répand dans la région.

Si l'on devait résumer grossièrement cette nouvelle série Netflix, écrite par Kim Eun-hee d'après sa propre bande-dessinée, il serait facile de dire qu'on tient là un Game of Thrones sud-coréen: des intrigues de cour, notamment avec une reine ambitieuse faisant partie d'un clan dominé par un patriarche retors, et des morts-vivants qui menacent de balayer une humanité trop divisée par ses petites querelles pour s'unir face à eux.

Heureusement, on est très vite plongé dans l'histoire et ses rebondissements pour ne pas y penser plus que cela, et Kingdom se révèle la bonne surprise de ce début d'année. Tout d'abord dans son traitement des zombies: cela reste classique dans la façon dont la contamination se déroule, mais l'idée qu'ils n'attaquent que dans certaines conditions donne parfois du répit aux personnages, mais à d'autres moments amène un bon suspense car on sait que les héros n'ont plus guère de temps avant de se mettre à l'abri. Certaines scènes sont particulièrement marquantes, comme l'ouverture de l'épisode 3 ou celle dans les champs.

Les personnages sont typés, mais bien campés: il y a le prince un peu arrogant mais plein de courage et de noblesse, son assistant Moo-young qui semble au départ parti pour être le boulet de service mais se montre plein de ressources (le rôle du boulet échoie à un autre), Seo-bi la vaillante femme-médecin, ou encore le mystérieux Yeong-shin. Il faut parfois un peu de temps pour qu'un nom soit énoncé et donc mis sur un visage et pour discerner les liens entre certains personnages (je n'ai compris qu'à la fin du deuxième épisode que le commandant envoyé chercher le prince était le fils de Cho) mais cela n'empêche pas d'être emporté par leurs aventures.

Comme souvent, on pourra se plaindre de la bêtise de certains personnages, mais ces derniers n'ont après tout pas été biberonnés aux films de zombies, et l'on montre également bien à plusieurs reprises comment des conventions sociales très rigides, en plus d'une bonne dose de lâcheté ou d'ambition les amènent à réagir en dépit du bon sens.

Avec seulement six épisodes, on a à peine commencé que l'on se retrouve déjà au bout, avec une envie d'en voir davantage, surtout à cause d'un sacré cliffhanger. Par chance une saison 2 est déjà en train.