Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Casino
Sam "Ace" Rothstein est nommé par la mafia de Kansas City directeur du casino le Tangiers à Las Vegas. Secondé par son ami d'enfance Nicky Santoro il gère à merveille son entreprise mais sa situation se complique quand Nicky se livre à des activités criminelles qui le rendent de plus en plus encombrant et que Sam s'éprend de Ginger, une prostituée qui accepte de l'épouser tout en le prévenant qu'elle n'est pas amoureuse de lui.

Je ne suis pas du tout attirée par l'univers des casinos et je n'aime pas Las Vegas. J'y ai passé un peu plus d'une journée à une époque où c'était déjà devenu le "Disneyland familial" évoqué à la fin du film qui nous occupe, et même si j'étais encore adolescente, je sentais que derrière le côté rigolo (car oui, on se marre bien à passer d'un casino façon Égypte antique à un spectacle de pirates à voir Tom Jones chanter comme dans Mars Attacks à un casino looké à la romaine à...), il y avait quelque chose de malsain. Sans parler des omniprésentes machines à sous jusque dans les salles d'embarquement de l'aéroport dont le bruit a raisonné dans ma tête pendant tout le vol de nuit et m'a empêchée de dormir. En fait, j'avais l'impression de me trouver sur l'île aux plaisirs de Pinocchio où les personnages se transforment en âne après avoir fait les 400 coups toute la journée.

Cela explique peut-être pourquoi des films comme Ocean's Eleven ne me tentent pas du tout, et ce Casino pourtant considéré comme un des sommets de la filmographie de Martin Scorsese, a pris un moment la poussière sur ma pile de dvd/blu-ray. Enfin, bref, négligence réparée, j'ai vu le mastodonte de près de trois heures, qui commence fort bien, de manière explosive avant d'enchaîner sur un générique signé Elaine et Saul Bass, excusez du peu. Après quoi, on suit le destin de trois personnages, Sam Rothstein, bookmaker surdoué, Nicky Santoro, braqueur et racketteur violent, et Ginger, prostituée de luxe, chacun censé se retrouver au Paradis sur Terre et qui vont naturellement vite déchanter, dans une descente aux Enfers annoncée dès le pré-générique. La narration est majoritairement et régulièrement assurée par Sam et Nicky, à titre posthume semble-t-il, avec quelques interventions supplémentaires d'autres personnages comme s'ils participaient tous à un documentaire depuis l'au-delà. En plus de leur chute, c'est aussi à celle d'un certain Las Vegas, celui des années 70/80 que l'on assiste.

Las Vegas est un lieu d'excès et de mauvais goût et la mise en scène capte de cette flamboyance tape-à-l’œil, les costards, les spectacles, le clinquant qui naturellement cache une réalité sordide, tout en arrivant à y donner un semblant de beauté (les plans de nuit des lumières de la ville vendent du rêve, comme il se doit). Roi des paris à qui l'on a confié le plus beau poste du monde, Sam Rothstein reste un outsider pour la mafia italienne, qui compte tant qu'il rapporte mais que l'on surveille de près. Maniaque du contrôle au point de vouloir standardiser le nombre de fruits dans chaque muffin cuisiné dans son casino, il tombe amoureux d'une arnaqueuse qui l'avertit qu'elle ne lui rend pas ses sentiments mais il s'imagine que son argent permettra de la conquérir. Envoyé pour tenir Sam à l’œil, Nicky est un électron libre violent qui avec tout ce que Vegas a à offrir va perdre ce qui lui restait de raison et Ginger, qui a toutes les cartes en main au premier abord, reste sous l'emprise de son ancien mac minable à qui elle ne peut s'empêcher de venir en aide. On est averti dès le début de chaque faiblesse des personnages principaux et leur chute est inéluctable... tout en réservant quelques surprises. Le portrait entremêlé de ces trois personnages sert aussi de fil rouge à un récit plus vaste montrant les rouages du Las Vegas de l'époque, les accointances entre le crime organisé et les politiciens de la région et les ramifications au-delà de l'état du Nevada.

Il est difficile de suivre pendant trois heures des "protagonistes" qui sont franchement déplaisants, au mieux pathétiques mais le trio d'acteurs emporte la mise: De Niro reste finalement opaque tandis que Joe Pesci fait son numéro d'affreux teigneux et Sharon Stone n'a probablement jamais été aussi bonne, resplendissante dans ses premières apparitions pour que sa déchéance n'en soit que plus rude. On retrouve aussi quelques bonnes gueules comme L.Q. Jones ou Frank Vincent sans parler de vieilles gloires dans leur propre rôle comme Frankie Avalon.

Las Vegas, ville perdue au milieu d'un désert jonché de cadavres, est une oasis aux eaux plus que saumâtres, ce que le film illustre de manière passionnante. Et si les vieux casinos ont laissé place à de nouveaux plus "disneyisants" et qu'un vernis de respectabilité a été appliqué sur le Strip, il vaut mieux ne pas trop gratter.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 18 Juillet 2022, 23:35bouillonnant dans le chaudron "Films".