Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Bodies
À quatre époques différentes, en 1890, 1941, 2023 et 2053, quatre policiers découvrent le même cadavre, dans la même rue, marqué par les mêmes blessures. En tentant de résoudre un crime en apparence ordinaire pour eux, ils vont être pris dans une machination s'étendant sur plus d'un siècle dans laquelle ils ont un rôle précis à jouer.

À l'instar de The Devil's Hour sortie l'année dernière sur Amazon Prime Video, Bodies, minisérie adaptée d'un comics de Si Spencer, donne la nette impression d'avoir été conçue pour une chaîne comme la BBC sur laquelle elle aurait été diffusée il y a quelques années. Son créateur, Paul Tomalin, a bossé sur Torchwood ou No Offense, la distribution compte pas mal de têtes croisées à la télévision british, la durée stricte des épisodes semble répondre à un besoin de respecter la grille de programme... Néanmoins, la voilà sur Netflix, signe des temps et peut-être de la plus grande facilité à recevoir des moyens de la part des plate-formes. Rappel aussi que je regarde beaucoup moins de productions de la Beeb et d'ITV depuis quelques années déjà, faute d'y trouver grand chose de vraiment attirant.

Le concept de Bodies, lui, l'est, attirant: une enquête avec une seule victime mais qui se déploie sur plus d'un siècle, voilà qui est intrigant. Un peu inquiétant aussi, ne va-t-on pas se faire des nœuds à la tête avec des mystères qui s'empilent jusqu'à plus soif? Heureusement, la courte durée de l'histoire peut d'emblée rassurer: tout est bouclé en huit épisodes sans relancer sans arrêt artificiellement l'histoire et l'on comprend vite de quoi il retourne tandis que tout avance avec un bon tempo. De ce fait, on n'a pas trop d'avance sur les personnages qui, forcément, ne peuvent pas comprendre d'emblée que le cadavre qu'il trouve a aussi été découvert ailleurs dans le temps et quand on pense avoir grillé une grosse révélation, sur Mannix notamment, on nous l'explicite généralement dans la scène qui suit. On tombe peut-être même dans l'excès inverse des séries à mystères, ici Tomalin veut être bien sûr de ne pas nous perdre au point de se montrer un peu répétitif dans les rappels, souvent d'ordre visuel, et les passages d'une époque à l'autre.

Les différents flics, évoluant dans un cadre historique différent, ont tous des aspérités. À notre époque, Shahara est sans doute la plus classique, droite dans ses bottes, mais on annonce qu'elle a un rôle crucial à jouer dans un grand bouleversement qui s'annonce. En 1890, Alfred Hillinghead est zélé avec une petite famille bourgeoise et propre mais son homosexualité réprimée lui pèse, en 1941, Charles Whiteman est victime de l'antisémitisme de ses collègues tout en n'étant pas très intègre lui-même et se révèle un personnage des plus intéressants dans son parcours. Et en 2053, Iris Maplewood sert un régime de despotes bienveillants pour la simple raison qu'il lui assure de marcher sur ses deux jambes... Sans parler de la figure de Mannix, centrale dans toute cette histoire. Les six premiers épisodes posent bien une boucle temporelle prétendument inexorable, les deux derniers dans lesquels il s'agit de trouver la faille dans la mécanique, sont moins emballants, débouchant sur un final facile non pas dans sa mise en place qui ne tient qu'à un fil mais dans la solution elle-même qui repose sur le choix d'une personne et à lui faire écouter les bonnes paroles au bon moment.

On sent que le budget n'est pas pharaonique, la reconstitution des années 1890 et 1940 se résume à une rue et un commissariat cadrés serrés ou peu s'en faut, le futur proche est forcément difficile à dépeindre, entre progrès technologique mais pas trop et nouvelles modes vestimentaires et capillaires forcément désastreuses mais pas trop exotiques non plus. La distribution est un point fort, Kyle Soller, Shira Haas, Amaka Okafor et Jacob Fortune-Lloyd sont tous excellents même si ma préférence va à ce dernier que j'avais peu goûté en duc de Buckingham dans la récente adaptation des Trois Mousquetaires. Il est vrai qu'il bénéficie ici d'un personnage plus consistant et ambigu. Stephen Graham est toujours impeccable, ici en commandant suprême et pourtant téléguidé.

Contrairement à son étrange cadavre, Bodies évite de s'éparpiller en route et propose un voyage dans le temps qui se tient, ce qui permet de lui pardonner ses quelques facilités.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 23 Octobre 2023, 18:09bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".