Emma Chambers, ambassadrice du Royaume-Uni en Hongrie, profite de quelques jours de vacances avec son mari et ses deux fils quand ceux-ci disparaissent. Julien Baptiste entend son appel au secours et se propose de l'aider à les retrouver.

Baptiste, simple continuation sous un autre titre plutôt que véritable spin-off de The Missing, ne fait pas partie de ces séries dont on attend impatiemment de nouveaux épisodes. La saison précédente datait du premier trimestre 2019, avait-elle était annulée, renouvelée, retardée par la pandémie? Ce n'était franchement pas des questions que je me posais et sans planning BetaSeries je n'aurais probablement pas pensé à me renseigner sur son devenir. Puisque ledit planning BetaSeries m'a rappelé l'existence de la série et appris sa continuation et que ma foi, j'avais plutôt goûté les précédentes aventures de ce brave Baptiste, toujours incarné par Tcheky Karyo, c'est reparti pour un tour de six épisodes.

On reprend donc le principe de plonger une famille anglaise dans la tourmente en Europe continentale alors qu'un ou des membres de ladite famille ont disparu et d'impliquer Baptiste dans l'enquête. Après le nord de la France, l'Allemagne et Amsterdam, nous voici en Hongrie et le point commun à tous ces endroits est apparemment d'être fort grisâtres malgré de jolis bâtiments en centre-ville. Cette fois-ci c'est à une ambassadrice que Baptiste vient en aide, ambassadrice jouée par Fiona Shaw qui est ici mariée à Adrian Rawlins, donc on peut dire que la tante Pétunia a épousé James Potter mais ce n'est pas le plus perturbant dans toute cette histoire. L'intrigue n'est pas linéaire, une partie se passe au moment de la disparition et dans les jours qui suivent, l'autre 14 mois plus tard et entre Emma Chambers devenue paraplégique et Baptiste complètement paumé et barbu, on comprend que l'enquête encore inachevée n'a pas bien tourné dans les premiers temps.

On peut voir arriver certains éléments: on devine des tensions dans la famille Chambers dans les premières minutes, que tout n'allait pas bien avant la disparition des garçons, aussi n'est-on pas surpris que celle-ci ne soit pas un hasard, que ce ne soit pas quelque chose qui serait arrivée à n'importe quels touristes et qu'il se tramait déjà quelque chose à l'intérieur de la famille avant le drame. Si l'on grille donc des révélations, les rebondissements sont nombreux et le suspense souvent présent, notamment à la fin du troisième épisode particulièrement éprouvante. Les personnages sont particulièrement malmenés, que ce soit Emma Chambers ou Julien Baptiste qui décidément a une vie personnelle bien tourmentée, comme si les affaires qui l'occupaient n'étaient pas suffisamment glauques comme cela.

La saison aborde aussi le sujet des groupuscules d'extrême-droite, en impliquant dans l'histoire une politicienne ouvertement et violemment anti-immigration (apparemment même Orban est trop laxiste pour elle), et probablement complice si ce n'est meneuse d'une cellule terroriste. Rien de bien réjouissant au programme donc et encore une fois certaines actions des personnages peuvent sembler stupides afin de justifier un nouveau rebondissement, il faut parfois suspendre son incrédulité face aux initiatives personnelles qu'entreprennent les protagonistes pour qu'ils progressent dans leur enquête. L'épilogue, une fois le cas résolu, tire en longueur, on comprend le besoin de passer un peu de temps avec Baptiste mais c'était tout de même laborieux.

Les scénaristes Harry et Jack Williams continuent donc de malmener touristes et expatriés britanniques ainsi qu'un pauvre vieux flic français à travers toute l'Europe et si l'on n'en redemande pas forcément encore en trépignant d'impatience, quand ça arrive, ça ne se refuse pas.