Deux personnes que tout sépare meurent le même jour: un jeune délinquant et la jolie secrétaire du député Steven Collins (David Morrissey). On conclut à un règlement de compte entre dealers pour le premier cas, et à un suicide pour le second. Jusqu'à ce qu'un journaliste, Cal McCaffrey (John Simm), s'aperçoive que les deux morts s'étaient téléphonés peu de temps auparavant.

Cette mini-série de six épisodes, chacun faisant moins d'une heure, bénéficie de nombreux atouts. En premier lieu, un scénario en béton signé Paul Abbott: les personnages sont intéressants et l'intrigue bien ficelée. Ce n'est pas tout de nous mener d'un indice à un autre, cependant, si la conclusion n'est pas à la hauteur. On veut bien croire à un complot politique, mais si le résultat est trop gros (style, les victimes s’apprêtaient à révéler que la reine d'Angleterre doit sa longévité au fait qu'elle se baigne dans du sang de vierges) tout ce qui a été échafaudé soigneusement s'écroule. Et si le résultat est trop mesquin, on se demande si c'était bien la peine. Ici, pas de déception. On évite aussi un trop grand manichéisme. Il y a des salopards et des personnages sympathiques, certes, mais qui ont chacun un minimum de profondeur. Et on évite le happy-end style "la vérité triomphe": oui, le fin mot de l'histoire est révélé au monde, mais il n'y a pas de quoi pavoiser.

La réalisation de David Yates est nerveuse et sert parfaitement le scénario, avec un côté caméra sur l'épaule qui rajoute au réalisme de l'enquête. Quant aux acteurs, plus ou moins connus (on reconnaîtra notamment Bill Nighy, James McAvoy et Kelly McDonald) ils jouent tous juste.

Bref, une très bonne série dont on attend toujours la seconde saison.