Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Cujo
Il n'y a pas plus brave chien que Cujo, un paisible saint-bernard. Du moins jusqu'à ce qu'une morsure de chauve-souris ne lui transmette la rage, transformant le placide toutou en machine à tuer. Donna Trenton, coincée dans sa voiture en panne en compagnie de son fils Tad, va en faire la terrible expérience.

Pendant longtemps, j'ai évité de lire Cujo, qui avec Carrie et Christine semble faire partie d'une trilogie de "personnages" destructeurs dont le nom commence par C. Pourquoi, alors qu'il a été écrit pendant la période de la carrière de l'auteur que je préfère? Peut-être est-ce simplement que le roman ne se trouvait ni au CDI ni à la bibliothèque municipale durant la période où je dévorais les roman de King. Surtout parce que le pitch me semblait minimaliste (un chien choppe la rage et tue des gens... C'est moins excitant qu'un hôtel hanté ou des enfants luttant contre un monstre protéiforme).

La bonne surprise n'en a été que plus grande. Tout d'abord, King n'a pas son pareil pour instaurer l'angoisse: les frayeurs nocturnes de Tad qui apportent un zeste de surnaturel diffus et inquiétant à une histoire qui autrement tiendrait du fait divers, la dégénérescence du pauvre Cujo alors que la maladie progresse sans vraiment alerter encore sa famille... De plus, on soigne la psychologie des principaux personnages alors que petit à petit, le mécanisme qui mène à la tragédie se met en marche. Donna Trenton n'est pas dépeinte comme une héroïne parfaite pas plus que le malheur n'est montré comme une punition pour son écart de conduite. De la même manière, Charity est partiellement responsable du drame en ne laissant pas son fils Brett informer son mari Joe de ses inquiétudes vis-à-vis de Cujo, mais ses motivations sont suffisamment bien introduites pour qu'on ne puisse pas lui en vouloir.

On sent quand même déjà, même si le roman est court, la tendance que va suivre King de gonfler le récit par des détails pas forcément indispensables comme les ennuis professionnels de Vic, alors qu'un voyage d'affaire lambda et non une mission de sauvetage de la dernière chance aurait aussi bien fait le job... Si ce n'est d'offrir un décalage entre une lueur d'espoir apportée par une bonne nouvelle et ce qui suit, qui rend d'autant plus marquant le refus d'un happy-end entier pour la famille Trenton.

Le suspense est en tout cas parfaitement géré. Le siège de la voiture des Trenton mêlant la menace extérieure au compte-à-rebours induit par la canicule rend difficile à supporter le calvaire de Donna et Tad. Quant à Cujo, aussi terrifiant devient-il, il reste finalement un personnage pathétique qu'on ne peut rendre responsable de ses actions et son sort participe à une fin particulièrement cruelle.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 5 Mars 2025, 19:53bouillonnant dans le chaudron "Littérature".