Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Comancheros
Paul Regret, joueur professionnel, tue un homme en duel et fuit au Texas. Il est arrêter par le Ranger Jack Cutter. Les deux hommes vont devoir s'allier contre des trafiquants qui fournissent des armes aux Comanches.

En 1961, on entame une décennie durant laquelle le western américain va décliner. Pourtant, Rio Bravo n'a que deux ans et quelques perles du genre sont encore à venir. Néanmoins, on sent comme une fin de règne et Les Comancheros pourrait n'être qu'une production parmi d'autres si on ne la sentait pas justement en regardant le film. Dedans, que du classique: John Wayne en héros valeureux, un duo contrasté mais qui forme une amitié virile, des méchants aux trognes pas possibles, des Comanches qui sont là pour attaquer, une femme parce qu'on n'est pas en bois et des fusillades. Mais il s'agit du dernier film de Michael Curtiz à qui l'on doit quelques sommets du film d'aventures avec Errol Flynn (plus du film de cape et d'épée que du western, certes) et le cultissime Casablanca dont je ne suis pas fan ultime mais dont j'admire sa capacité à ne serait-ce que tenir la route compte-tenu de sa conception tourmentée. En réalité une partie du film a été mise en scène par Wayne car le pauvre Curtiz se trainait un cancer fatal et n'était plus en état de tout chapeauter.

On sent déjà que, sans être anachronique, Les Comancheros n'est plus au sommet de la vague. Les Comanches, dangereux mais moins meurtriers que dans d'autres westerns, sont dépeints comme des alcooliques et certes, l'alcool a fait des ravages chez eux et d'autres nations américaines mais le film dépeint cela comme un gag et non une tragédie. Au point où l'on se dit qu'à quelques châtiments pour trahison près, il fait plutôt bon vivre chez les Comancheros et leurs alliés et l'on se demande pourquoi les Texas Rangers s'ingénient tant à vouloir détruire ce qui ressemble à un simple mode de vie alternatif. D'accord, il y a une famille de fermiers retrouvée massacrée au début, y compris la gamine, hors-champ mais sa poupée abandonnée symbolise l'horreur. Néanmoins il se passe tellement de choses entre cette scène et la découverte du repaire des méchants que ceux-ci ne paraissent pas l'être assez quand bien même on a un sbire tout de cuir vêtu.

Les décors naturels de l'Arizona et de l'Utah sont évidemment superbes mais les scènes d'action sont finalement rares. Pourtant, on ne s'y ennuie pas, principalement parce que le duo formé par John Wayne et Stuart Whitman fonctionne à merveille. En remontant la piste des Comancheros, ils croisent quelques personnages pittoresques comme le trafiquant agressif et à moitié scalpé Tully Crow. Malgré un personnage féminin ambigu introduit très tôt, les femmes ont du mal à se faire de la place. Pilar, fille du chef des Comancheros, a un caractère bien trempé et se trouve prise entre deux feux et pourtant ses motivations ne sont jamais fouillées.

Ici, John Wayne fait du John Wayne. Il porte d'ailleurs les mêmes fringues que dans Rio Bravo et l'on reconnait sa chemise doudou de moins en moins rouge et de plus en plus rose qu'il traine depuis La Prisonnière du Désert. Whitman fait un bon contrepoids en fuyard pas vraiment méchant qui va faire ses preuves et les seconds rôles sont savoureux. Pas encore star mais déjà second couteau remarqué, Lee Marvin emploi ses dix minutes à l'écran pour dévorer le décor et l'on croise de vieux routiers comme Jack Elam.

Avec Les Comancheros, on a un western à l'ancienne, et qui devait déjà paraître à l'ancienne à sa sortie. Autant dire que le politiquement correct n'est pas ici à la fête. Grâce à quelques numéros d'acteurs on peut lui trouver un certain charme mais il ne s'agit d'un incontournable dans la filmographie d'aucune de ses vedettes.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 17 Février 2025, 17:15bouillonnant dans le chaudron "Films".