Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
The Penguin
La mort du parrain Carmine Falcone entraîne une lutte de succession au sein de la pègre de Gotham. Oswald Cobb, dit le Pingouin, jusqu'ici second couteau du défunt, y voit l'occasion de concrétiser ses ambitions. Sur sa route se dressent encore le reste du clan Falcone, notamment Sofia, tout juste sortie d'Arkham, et la Famille Maroni, toujours redoutable malgré l'incarcération de son chef, Sal.

Cela fait quelques années que l'on constate les difficultés de DC à imposer son univers partagé face au concurrent Marvel. Néanmoins, à l'heure qu'il est, il n'est pas sûr que les adaptations à l'écran des héros de la Maison des Idées soient tellement plus flamboyantes après quelques échecs au box-office et des critiques de plus en plus virulentes. Cela profite-t-il à DC? Difficile à dire tant l'on passe de films indépendants en reboot, et c'est surtout la confusion qui semble régner en attendant de voir ce que James Gunn prépare, avec Superman notamment. Dans ce foutoir, The Batman de Matt Reeves avait su tirer son épingle du jeu avec un film qui souffrait de longueurs et de références encombrantes mais qui parvenait harmonieusement à lier le pseudo-réalisme des Nolan à une ambiance plus gothique qui avait disparu de la trilogie de ce dernier. Donc suite, donc au moins un spin-off sous forme de mini-série mettant en scène le Pingouin, sous les traits, si l'on peut dire vu les couches de maquillage, de Colin Farrell.

Le premier des huit épisodes débute où l'on en était resté, sur une ville de Gotham ravagée par la destruction de la digue fomentée par le Riddler. On résume la situation par quelques flash-infos et l'on se concentre ensuite sur la manière dont les gangsters vont tenter de tirer profit du chaos et du vide à leur tête entraîné par la disparition de Carmine Falcone. Exit donc Batman, même Bruce Wayne ne sera pas mentionné, rien de super-héroïque là-dedans si ce n'est quelques emprunts à Dark Victory, de quoi attirer un public rétif aux histoires de justiciers en collants et cape. Alors que reste-t-il? Une histoire de mobsters made in HBO, la chaîne des Soprano. On tient là la limite de l'exercice, c'est bien fait mais rien de neuf sous le soleil: l'homme de main qui monte ses maîtres contre ses adversaires pour les pousser à s'entretuer et devenir le nouvel homme fort; le petit jeune pas méchant entraîné dans la délinquance et qui va monter en grade au risque d'y laisser des plumes; les fils de mafieux incapables de prendre la relève de leur père; l'influence délétère des gangsters qui corrompent tout ce qu'ils touchent même sans le vouloir...

Malgré ce sentiment de déjà-vu et un final répétitif où l'on enchaîne les retournements dans les rapports de force, la mini-série se suit grâce à plusieurs atouts. La performance de Farrell ne surprend plus après The Batman mais son Pingouin, pour peu qu'on accepte le parti-pris, est bien campé et surtout, le scénario ne transige pas. On pourrait penser que la présence de sa mère servira à l'humaniser, il finit par le rendre bien plus inquiétant qu'au départ. Le personnage de Sofia Falcone émerge également du lot en femme trahie qui va montrer de quoi elle est capable: capable d'aller très loin pour arriver à ses fins, c'est certain, effrayante de ce fait et en même temps totalement logique dans ses désirs de vengeance. Reste que la nature de spin-off et l'importance du Pingouin dans l’œuvre adaptée font que l'on sait d'avance vers quoi l'on se dirige dans les grandes lignes, qui va mourir, qui doit survivre absolument.

Comme on est sur HBO, le casting est aux petits-oignons bien que parfois on case des noms importants pour peu: Mark Strong reprend le rôle de Carmine tenu dans le film par John Turturro sans avoir grand chose à faire, tout comme les anciens d'une autre série HBO à base de gangsters, Boardwalk Empire, que sont Michael Zegen, Louis Cancelmi et Aleksa Palladino. Cristin Milioti dans le rôle de Sofia Falcone fait la plus forte impression, terrifiante et pourtant attachante à sa manière mais Deirdre O'Connell dans celui de la mère d'Oswald est également impressionnante. Saluons également le très bon casting de Ryder Allen en jeune Oswald, tout à fait crédible.

Bien que The Penguin reste inscrit dans un univers plus vaste et n'a pas la rouerie d'un Joker, on peut s'agacer de voir un personnage de super-vilain exploité tout en excluant tout trait fantaisiste propre au genre afin de paraître sérieux, adulte, tout en ne disant finalement rien qui n'ait été dit en mieux dans des œuvres qui ne cachent pas leur nature. Néanmoins, en dépit de l'aspect vain de l'exercice, les qualités sont suffisamment fortes pour se laisser emporter.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 1 Janvier 2025, 14:41bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".