Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Salem's Lot (2024)
Ben Mears s'installe à Jerusalem's Lot, petite ville du Maine où il a passé une partie de son enfance. Il y est tout juste précédé par deux nouveaux venus, Straker et l'invisible Barlow, qui viennent d'ouvrir une boutique d'antiquaire. Bientôt, des habitants de Salem's Lot sont tués et comme si cela ne suffisait pas, ils ne restent pas morts bien longtemps.

Dans Salem, un de ses premiers romans, Stephen King ne prétendait pas revisiter de fond en combles le mythe du vampire: il exploitait ces créatures de manière très classique, ce qui permettait aux protagonistes, une fois la nature de la menace acceptée, de ne pas chercher trop loin comment les vaincre en recourant à la panoplie d'armes habituelles. L'auteur s'intéressait surtout, déjà, à l'un des ses thèmes de prédilection: la contamination d'une petite ville par un mal insidieux. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un de ses meilleurs livres, il en est déjà à trois adaptations, toutes télévisuelles: en 1979 par Tobe Hooper, une mini-série en 2004 et donc ce film de Gary Dauberman sorti directement sur la plateforme Max. Une sortie qui n'a pas vraiment fait de vague et eut-elle été prévue pour le grand écran qu'il en aurait été probablement de même.

On fait le choix de ne pas transposer l'action à notre époque mais de l'ancrer dans les années 70. La reconstitution ne se livre pas à un exercice de nostalgie et de références à la Stranger Things et semble surtout faite pour ne pas s'encombrer de mises à jour: les personnages ne peuvent pas communiquer par portable ou se renseigner sur internet, ils se rendent au drive-in pour occuper leurs soirées et on a droit à quelques vieux standards de rock dans la bande-son dont King lui-même doit être friand. Cela donne un petit parfum de série B à l'ancienne, jusque dans les quelques effets spéciaux, mais c'est peu. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il résulte de l'ensemble une fadeur générale.

Hormis la scène de l'enlèvement de Ralphie filmée toute en ombres, évoquant un conte horrifique, il n'y a pas d'idées dans la mise en scène de Dauberman qui déroule un script lui-même plat. On note quelques différences avec le roman comme le fait que Cody soit ici une femme, concession au XXIe siècle sans doute. La plupart des morts sont filmées hors-champs, on édulcore beaucoup, on simplifie les intrigues comme celle relative au père Callahan et seule la fin dans le drive-in exploite un temps soit peu les lieux de Salem, alors que la maison où logent Barlow et Straker est totalement sous-utilisée. Les personnages ne sont pas passionnants et le jeune Mark, déjà trop parfait et mature dans le roman, voit ses traits encore plus poussés ici ,ce qui le rend particulièrement peu vraisemblable. Notons que Barlow a comme chez Hooper l'allure d'une goule plutôt que du gentleman élégant du livre.

Le casting ne relève pas le niveau. Des acteurs expérimentés comme Bill Camp font le minimum syndical. Décidément pour Pilou Asbæk, depuis les modifications opérées sur Euron Grejoy dans Game of Thrones par rapport au personnage du livre, on dirait que ça ne veut pas, et Lewis Pullman dans le rôle de Ben Mears est l'un des acteurs principaux les moins charismatiques et intéressants vus depuis des lustres. Jordan Preston Carter est également mauvais, et j'essaie d'être indulgente avec les enfants acteurs mais là, son jeu est particulièrement plat. Comme l'écriture du personnage n'aide pas en faisant de lui un adulte miniature qui ne s'étonne de rien et ne se trouble pas de grand chose, il n'y a rien à sauver de ce côté.

D'un roman déjà loin d'être ce que Stephen King a écrit de plus intéressant, on tire donc une nouvelle adaptation totalement superflue et incapable d'innover, que ce soit dans le traitement de la figure du vampire ou dans la représentation d'une contamination maléfique.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 29 Novembre 2024, 15:58bouillonnant dans le chaudron "Films".