Georgie coule des jours paisibles à la campagne avec son fils nouveau-né quand Darcy revient de Londres avec une requête du roi: abriter incognito Wallis Simpson pendant qu'il essaie de faire accepter au Parlement sa volonté de l'épouser. La cohabitation s'annonce difficile et sir Hubert, en invitant une équipe à tourner un film sur les Tudor dans son domaine, ajoute malgré lui à l'embarras. D'autant plus quand une jeune star disparait.

Voilà un petit moment que je me demandais comment Rhys Bowen allait traiter de l'Année des Trois Rois, 1936, qui a vu mourir George V en janvier, lui succéder Edward VIII qui a renoncé quelques mois plus tard pour refiler le colis à son frère George VI. En fait, cela faisait déjà deux tomes que l'on y était mais hors quelques inquiétudes de Georgie et Darcy vis-à-vis de l'obstination du cousin David à épouser Wallis, la crise n'avait pas éclaté. Elle est imminente quand débute cette histoire en novembre, aussi pour éloigner du centre de l'attention sa chère mais peu tendre future épouse, le roi la confie à Georgie. L'Américaine goûte peu d'être exilée à la campagne d'autant qu'elle commence à réaliser qu'elle ne sera sans doute pas reine et qu'une place de maîtresse d'un roi serait préférable à ce que ce dernier abdique et ne fasse d'eux qu'un couple "commun".

Le sujet n'indiffère par l'héroïne qui apprécie son cousin mais s'inquiète depuis longtemps de son inconscience et de ses sympathies politiques. Cependant, elle aura d'autres motifs de préoccupation avec l'arrivée de l'équipe d'un film sur les Tudor. Ce n'est pas la première fois qu'une enquête tourne autour d'un plateau de tournage mais ici, ce n'est pas Georgie qui va à Hollywood mais Hollywood qui vient à elle. Son frère, son infâme belle-sœur et leurs enfants s'invitent également, la liesse est totale quand Wallis disparait, puis la jeune vedette qui interprète Elizabeth. On ne s'inquiète pas trop pour la personnalité réelle, quant à la fictive, pas tellement plus car on n'est pas dans le genre de polars où l'on tue les enfants sans regarder en arrière. Cependant, une intrigue à base de kidnapping change un peu, même si le dernier tiers revient sur des rails plus habituels. Les romans de cette série sont toujours courts et Georgie élucide le mystère sans perdre de temps. En contrepartie, si le personnage de sa mère fait du surplace (en même temps, quand on est aussi égocentrique, cela ne laisse pas de place à la remise en question), Fig s'affine un peu: elle est toujours dure et antipathique mais au moins a-t-elle la tête à l'endroit au sujet de Mosley et consorts.

On entre à présent dans un autre règne et la Seconde Guerre Mondiale menace. Cela dit, au rythme où Georgie accumule les aventures, il reste encore trois ans à remplir avant d'y être et probablement neuf tomes plutôt que trois!