Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Alien: Romulus
Ouvrière sur une colonie spatiale contrôlée par Weyland-Yutani, Rain accepte la proposition d'un groupe d'amis de s'infiltrer sur une station abandonnée en orbite afin de se procurer les caissons d'hyper-sommeil qui leur permettraient de rejoindre une planète plus agréable à vivre. Une fois dans la station, ils vont faire une découverte terrifiante.

Où en est-on de la saga Alien? Après quatre films adoptant chacun une tonalité et un esprit différents, un cinquième opus avec Ripley, sans cesse annoncé, repoussé, annulé, semble un rêve. Le délire prométhéen de Ridley Scott n'a pas atteint sa conclusion après deux volets controversés. Il est question d'une série télévisée. Au milieu de tout cela a été annoncé Alien: Romulus de Fede Alvarez, présenté comme un projet indépendant, avec des personnages inédits. Situé vingt ans après l'Alien fondateur, il présente en effet une histoire annexe, les mésaventures d'un groupe confronté au xenomorphe dont les survivants ne sont pas, a priori, appelés à jouer un rôle dans le schéma d'ensemble de la franchise. Pourquoi pas? La créature et ce qui l'entoure conservent un potentiel horrifique certain quoique malmené ces dernières années et un unique film, ni préquelle ni suite, pouvait ramener à la simplicité apparente des débuts qui permettait de se concentrer entièrement sur la terreur des humains face à une bestiole aussi étrange que meurtrière. Pari tenu? Pas entièrement hélas.

Il y a pourtant du bon, voire du très bon. On se place du côté des petits employés de Weyland-Yutani, on ne perd donc pas le propos social. Ils sont vite définis mais l'histoire prend son temps dans la phase d'exploration pour faire lentement monter la tension, à l'instar du premier film. Il y a un soin réel apporté au décor et aux créatures avec une volonté d'user d'effets en dur dans la mesure du possible. Comme pour The Creator récemment, le budget est relativement modeste, 80 millions de dollars, mais très bien utilisé. La relation entre Rain et Andy est intéressante car la jeune femme considère l'androïde comme son frère et pourtant envisage de l'abandonner pour une vie meilleure. Quant à lui, il lui est tout dévoué mais qu'est-ce qui tient des sentiments réels qu'il a pu développer ou d'une programmation que l'on peut modifier? Le personnage d'Andy est le plus réussi, tour à tour touchant, bridé par ses dysfonctionnements ou inquiétant et redoutable. De plus, il s'agit peut-être du film qui exploite le mieux l'acide qui coule dans les veines de l'alien, idée terrifiante mais généralement timidement utilisée comme accessoire dissuasif. À la musique, Benjamin Wollfisch livre une partition dont les sonorités - à l'exception d'une séquence - évoquent la bande originale du premier film (mais il ne cite explicitement que celle de Prometheus), tout à fait adaptée et qui fait du bien en 2024.

Malheureusement, pour un film indépendant, Alien: Romulus se raccroche trop aux films précédents de la saga. On fait revenir un personnage dont l'acteur est décédé, conduisant, en tout cas à sa première apparition, à un effet de type Vallée dérangeante, alors qu'un autre visage aurait fonctionné dans le contexte. Le procédé continue de soulever des questions quant à l'utilisation de l'image des acteurs et n'est pas sans ironie (mort, tu continueras à servir la grosse boite). Telle scène ou réplique rappelle Aliens, le scénario n'ignore pas les expérimentations de Prometheus et le dernier acte braconne sur le terres d'Alien: Résurrection, ce qui est très laid à regarder (j'ai toutefois aimé le coup des traces qui montrent l'évolution du bestiau). La géographie de la station est confuse: un premier groupe passe à l'aller par un passage exigu dont on se dit qu'au retour ce sera l'occasion d'une scène oppressante, ce n'est pas le cas. La gestation des Aliens, comme dans Covenant, devient très rapide pour les besoins de l'intrigue et l'on ne comprend pas très bien comment à partir d'un seul alien on a obtenu tous ces face-huggers (clonage?).

La jeunesse du casting principal a suscité quelques inquiétudes, laissant craindre une galerie de personnages de slasher décérébrés. Si Bjorn correspond au profil en se montrant sans cesse agressif, les acteurs ne déméritent pas. Ce n'est pas tant leur âge (et après tout ils sont dans la vingtaine, pas vraiment des adolescents) qui pose problème que leur physique avantageux. Difficile de croire avoir affaire à des ouvriers exploités sur une planète où ne filtre aucun rayon de soleil. Pourtant, des acteurs du même âge avec des gueules plus atypiques, moins lisses, qui peuvent faire usées doivent exister mais il faut sans doute les chercher un peu plus loin qu'Hollywood. Cailee Spaeny n'a peut-être pas l'allure que voudrait le rôle mais elle se montre solide en protagoniste principale. David Jonsson retient néanmoins davantage l'attention, aidé par un personnage qui lui permet de montrer diverses facettes.

Malgré une réalisation efficace, une direction artistique soignée et quelques idées qui se détachent, Alien: Romulus n'est pas la bonne surprise que l'on pouvait espérer, la faute principalement à un scénario qui s'égare ou recycle. Ce n'est pas non plus un ratage. Verre à moitié plein ou à moitié vide? Une appréciation qui risque de varier en fonction de mon humeur.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 21 Août 2024, 18:07bouillonnant dans le chaudron "Films".