Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Horizon: Une saga américaine, chapitre 1
Des pionniers tentent de s'installer en territoire apache. Plus loin au nord, dans le Montana, une femme prend la fuite avec son bébé et se retrouve traquée par la famille du père de l'enfant. Quelques années plus tard, alors que la Guerre de Sécession débute, un cow-boy solitaire se retrouve malgré lui mêlé à une querelle qui ne le concerne pas.

Il y a toujours quelque chose d'attachant et d'admirable dans un réalisateur qui n'hésite pas à porter un projet personnel, à contre-courant, et à s'engager financièrement pour concrétiser sa vision. Ainsi, bien que Kevin Costner ne soit pas quelqu'un qui m'emballe en tant qu'acteur, que les deux westerns qu'il a réalisé que j'ai vu (Danse avec les loups il y a fort longtemps et Open Range plus récemment) ne figurent pas dans mon panthéon, loin s'en faut, et que la durée de ce métrage m'inquiétait (3 heures pour un chapitre 1 sur quatre), voilà une entreprise que je voulais soutenir dans la mesure de mes moyens, qui ne pèsent pas beaucoup. Horizon, sous-titré opportunément Une saga américaine, aurait pu s'intituler La Conquête de l'Ouest si ce n'était déjà pris. On y suit différents personnages appelés à converger vers Horizon, ville qui ne demande qu'à être construite et dont un certain Pickering (que l'on ne voit que dans le montage final en forme de trailer pour les films suivants, sous les traits de Giovanni Ribisi) a vendu les terrains à des pionniers naïfs qui ne réalisent pas que les lieux sont encore le pays des Apaches.

La première heure est très enlevée et en même temps déstabilisante par ses ellipses: quatre ans se passent entre la scène d'ouverture et celle, spectaculaire et intense, de l'attaque du camp des pionniers, quatre ans que l'on ne devine qu'à une date gravée dans la roche par un personnage. À l'issue de ce premier volet, les différentes intrigues lancées ne se sont pas rejointes même si l'on devine la destination finale. On pourrait reprocher au scénario d'être pensé pour une série télévisée et non un film confectionné pour les salles. Pourtant, il serait dommage de ne pas le découvrir sur grand écran. Je craignais de voir une mise en scène académique, de bonne facture mais sans relief. Costner ne manque cependant pas de belles idées, comme en témoigne la scène de duel autour d'un abreuvoir, ou l'apparition d'un guetteur repéré par un convoi soudain rejoint par un deuxième. Si la musique de John Debney semble parfois manger à tous les râteliers de la BO de westerns, elle accompagne harmonieusement les moments les plus épiques comme une poursuite nocturne haletante.

Il y a du John Ford dans les scènes plus légères au fort, montrant des sous-officiers au caractère bon enfant. C'est cependant du côté de The Big Sky, la tétralogie de romans diversement adaptés de A.B. Guthrie que Costner semble lorgner par l'ampleur du panorama qu'il entend couvrir. Néanmoins, premier chapitre oblige, les intrigues restent en suspens, certaines pistes sont lancées sans que l'on sache à quoi s'en tenir (le personnage incarné par Angus Macfadyen est-il destiné à revenir? Celui de Jena Malone ne peut pas complètement disparaître sans redonner de ses nouvelles! Qui était ce guerrier, manifestement pas apache, que l'on voit au début?). Contrairement à d'autres premiers volets, même ceux qui appelaient indispensablement une suite comme La Communauté de l'Anneau, ce chapitre 1 manque d'un sentiment d'achevé au moins temporaire, d'un climax ou même d'un vrai cliffhanger. Comme s'il s'arrêtait arbitrairement au bout de trois heures.

Les personnages sont nombreux. On croise des têtes connues sans grandes stars à l'exception de Kevin Costner qui ne tire pas la couverture à lui et prend son temps pour arriver. Bien que Sam Worthington et Luke Wilson ne soient pas des monstres de charisme, ils sont solides respectivement en lieutenant de cavalerie droit dans ses bottes et en chef de caravane chargé de protéger autant les convoyeurs indociles que les pieds-tendres inadaptés. Sienna Miller est touchante en pionnière frappée par la tragédie tandis que Jamie Campbell-Bower, après Stranger Things continue de se couler avec bonheur dans le créneau du psychopathe. Owen Crow Shoe est peu présent mais fait forte impression au début du film, et donc, Jena Malone a intérêt elle aussi à revenir bien vite car elle est encore une fois excellente.

Hélas, bien que le chapitre 2 soit en boite, sa sortie est repoussée face au manque de succès du premier opus. On le verra mais sur grand écran? Rien n'est moins sûr. Dommage car malgré sa construction frustrante, ce premier chapitre possède le souffle épique qui convient, se soucie de varier les points de vue et pas seulement sur les beaux paysages. Plus que tout, on a envie de retrouver les protagonistes pour la suite de leurs aventures et en voir certains se rencontrer. Costner a peut-être vu trop grand avec cette saga anachronique mais on peut lui dire merci.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 22 Juillet 2024, 17:41bouillonnant dans le chaudron "Films".