Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Adagio pour une ombre
La psychologue Leslie Barnes, après avoir aidé la police à résoudre un meurtre grâce à un don inattendu d'extralucide, emménage dans une superbe maison en compagnie de sa jeune sœur Emily, pianiste virtuose. Bientôt, d'étranges phénomènes se produisent dans la demeure, qui ne s'arrangent pas quand Leslie rencontre Simon Antsey, un ami de la précédente propriétaire.

Cette fois-ci, mon exploration de la collection Pocket Terreur s'égare sur un chemin déjà emprunté: Adagio pour une ombre de Marion Zimmer Bradley. Je l'avais déjà lu adolescente et j'avais trouvé ça alors plus niais qu'angoissant. Je n'avais pas vraiment besoin de le relire pour en avoir le cœur net mais en tombant dessus en bouquinerie je me suis dit, allez, pourquoi pas, ce n'est certainement pas terrible mais ça me rappellera des souvenirs. Oh, la vache. Il y a un truc que je n'avais pas oublié et que je n'avais pas déformé avec le temps: le rapport des personnages au surnaturel.

On s'agace parfois du scepticisme des protagonistes alors que les événements devraient leur faire accepter l'existence du paranormal dans le cadre de leur aventure. Ici, c'est l'excès inverse. Certes, Leslie a déjà eu une vision avant que l'histoire ne débute, qui s'est révélée exacte. De là à accepter immédiatement l'existence de poltergeist, en faire part à une jeune patiente et au père de celle-ci qui n'a pour autre réaction que "oh mon dieu vous croyez? J'ai vu un film là-dessus, est-ce que je dois appeler un exorciste?", il y a une marge dont l'autrice ne s'embarrasse pas. Si ce n'était que cela. Les principaux personnages sont pour la plupart insupportables. Mention spéciale pour Emily, qui se défend d'être snob mais ne cesse de le démontrer, et dont le stress et le jeune âge n'excusent pas toutes les réflexions qu'elle fait. Quant à Leslie, son cœur balance entre un avocat qui estime qu'elle devrait abandonner sa carrière pour l'épouser fissa et un Karajan version borgne de collection Harlequin encore plus antipathique et nazi que le vrai. Le livre a été écrit dans les années 80 mais j'ai également du mal à croire qu'une psychologue, à cette époque, s'imaginait encore que les autistes étaient tous forcément incapables de parler et indifférents à leur entourage.

Ce récit ne manque pas de faire rouler des yeux quand on ne pouffe pas carrément devant la bêtise de Leslie qui ne voit aucun inconvénient à prêter son garage à un mec qui lui a déjà avoué y avoir fait des sacrifices... dont un humain - mais elle est amoureuuuuse - jusqu'à un final d'un grotesque achevé qui ose même le happy-end, personne n'étant très rancunier dans cet univers.

S'il n'y a pas grand chose à redire sur le style tout de même un brin chichiteux (ou est-ce la faute de la traduction?), les réactions régulièrement aberrantes des personnages parviennent à faire entrer Adagio pour une ombre dans la catégorie nanar, bien qu'il soit concevable de le trouver plus énervant que drôle.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 6 Juin 2024, 19:14bouillonnant dans le chaudron "Littérature".