Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Doctor Who, saison 1 épisode 1: Space Babies
Le Docteur emmène Ruby dans ses premiers voyages. Ils arrivent à bord d'une station spatiale où ne résident que des bébés livrés à eux-mêmes tandis qu'un monstre terrifiant rôde dans les niveaux inférieurs.

Cette fois-ci, ça y est. Le nouveau Docteur a pris les commandes du TARDIS, sa nouvelle compagne a été invitée à y voyager, la saison 14, ou plutôt "season" 1 depuis que Disney+ y met son grain de sel, est lancée. Les premiers épisodes d'une saison ne sont généralement pas les meilleurs mais depuis la relance de la série au XXIe siècle, ils n'ont pas été les plus faibles non plus: il s'agit surtout de remettre en marche la machine, de réexpliquer certaines règles pour les spectateurs qui prennent le TARDIS en route et éventuellement d'introduire plus ou moins discrètement un fil rouge. Tant pis si au passage l'intrigue n'est pas des plus originales et élaborées, on aura le temps pour se montrer plus audacieux plus tard.

C'est exactement ce que l'on a avec ce Space Babies: les premières minutes de l'épisode consiste en un Docteur expliquant à Ruby les informations de base. On évacue de manière humoristique et plus visuelle qu'en saison 10 les craintes d'un effet papillon dévastateur pour entrer dans le vif du sujet. Avant de faire de même, je dois cependant confesser qu'entendre encore le Docteur évoquer le fait qu'il est le dernier des Seigneurs du Temps me force à admettre que j'en veux énormément à Chris Chibnall de les avoir annihilé encore une fois. Pas parce que je trouve que les intrigues sur Gallifrey soient passionnantes. C'était néanmoins trop radical et beaucoup trop tôt après le retour de la planète dans Day of the Doctor. La première fois, c'était une idée habile de Davies. La deuxième banalise une épreuve qui aurait dû être exceptionnelle pour le personnage. Alors certes, quand c'est le Docteur joué par Ncuti Gatwa qui en parle, cela donne une profondeur inattendue mais je reste chagrine devant la facilité avec laquelle Chibnall a balayé ce peuple et une bonne partie de l'univers sans vraiment se soucier des conséquences.

Space Babies, donc, ne manque pas d'idées amusantes comme ces bébés éduqués, capables de s'exprimer couramment (l'effet est tout de même perturbant) mais qui restent des bébés dans leur mentalité. Encore une fois, la critique sociale (ici des anti-avortements qui insistent pour que des bébés naissent pour refuser de les prendre en charge ensuite, ou de l'accueil compliqué des réfugiés) n'est pas amenée avec une grande finesse mais la série et RTD ont eu la main encore plus lourde par le passé. Si le Docteur et Ruby ne manquent pas d'enthousiasme et que ce dernier est communicatif, on n'échappe pas sur la fin à une bonne dose de niaiserie. De plus, le monstre du jour n'est pas aussi impressionnant que voulu (alors qu'il flanque la frousse même au Docteur... pour le coup elle n'est pas communicative) avant même que l'on dévoile sa véritable nature.

Quand cela devient d'ailleurs un enjeu de sauver la bestiole, il n'est pas aisé de partager la détresse du Docteur, et encore moins de comprendre comment Ruby est sur la même longueur d'onde d'office tant ses origines sont improbables. Doctor Who amène volontiers des concepts barrés, a bien réussi à faire de bébés entièrement constitués de gras des créatures toutes mignonnes au point d'en oublier comment ils sont créés et ce monstre n'est finalement pas tellement pire, juste plus moche (et plus agressif, aussi). On va cependant bien trop vite en besogne pour qu'un semblant d'empathie se constitue et la scène qui se voudrait le point d'orgue de l'épisode tombe totalement à plat. Plus intéressantes sont les dernières minutes qui remettent Ruby au centre. Avec seulement huit épisodes, on sent Russell T. Davies davantage pressé qu'à sa première époque d'introduire un mystère explicitement et cela rappelle finalement davantage les compagnes de la période Moffat comme Amy et Clara.

Voilà donc un petit épisode sans rien de franchement honteux mais pas flamboyant non plus. Il tient essentiellement sur la très bonne alchimie entre les deux interprètes principaux, ce qui suffit à ce stade mais il ne faudrait pas se reposer trop longtemps là-dessus.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 11 Mai 2024, 16:48bouillonnant dans le chaudron "Whoniverse".