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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Dune - Deuxième Partie
La maison Atréides est tombée et Arrakis est de nouveau aux mains des Harkonnens, avec la bénédiction de l'Empereur. Réfugiés parmi les Fremens, Paul et Jessica s'adaptent à leur nouvelle vie. Jessica s'emploie à utiliser une prophétie annonçant l'arrivée d'un messie pour rallier les Fremens derrière son fils mais ce dernier refuse ce statut, perturbé par des visions d'un futur apocalyptique.

N'ayant pas revu la première partie de Dune version Denis Villeneuve depuis sa sortie au cinéma il y a trois ans, il m'en restait un souvenir mitigée d'où se dégageait tout de même des impressions positives: des décors et des vaisseaux au design soignés et réussis, un casting à la hauteur des attentes pour ceux qui avait l'occasion de s'exprimer (donc pas vraiment d'avis à ce stade sur Zendaya qui prenait surtout des poses de réclames pour parfum et aucun sur Feyd-Rautha, grand absent) et des débuts qui promettaient le meilleur. Malgré l'ampleur manifeste de l'univers qui commençait à se déployer, le spectacle était cependant compromis par un rythme bancal, en partie lié au découpage en deux parties: la dernière heure après la chute de la maison Atréides m'avait ainsi paru interminable tant je pensais que chaque scène pouvait être la conclusion avant qu'une nouvelle ne s'ajoute, sans véritable climax. De plus, l'image très dé-saturée sur Arrakis ne permettait pas vraiment d'en rendre palpable la chaleur infernale. C'est donc avec quelques craintes mais également des espoirs de voir ses défauts surmontés que je me suis rendue en salle voir la suite.

Si la magnifique scène d'ouverture dans laquelle les personnages évoluent dans un sable orangé m'a laissé croire qu'il y aurait du changement sur Arrakis, la suite a vite démenti cette impression et l'on retrouve le même éclairage très froid et neutre que dans la volet précédent. Les événements sont compressés par rapport au roman (le temps d'une grossesse et non de plusieurs années donc pas de naissance et d'enfants pour l'instant) et certains personnages n'apparaissent pas comme le comte Fenring. On sait que le pauvre Tim Blake Nelson a été entièrement évacué du montage final, c'était probablement le rôle qu'il tenait. Je conserve mes réserves concernant Zendaya bien que son personnage soit enfin développé ici. Non pas qu'elle soit mauvaise, au contraire elle est tout à fait correcte malgré une tendance à froncer les sourcils pour bien montrer que son personnage ne se laisse pas manipuler mais je ne lui trouve rien d'extraordinaire non plus. Les anciens sont toujours très bien, la plupart des nouveaux venus bien choisis avec du prestige comme Christopher Walken dans le rôle de l'Empereur mais pour certains les rôles tiennent presque du caméo. C'est cependant Austin Butler qui s'impose ici en Feyd-Rautha, le personnage se sera fait désirer et l'on sent une envie de compenser ici avec un rival de Paul complètement taré mais au sens de l'honneur très personnel. Je n'aurais jamais imaginé cet acteur ici et ainsi quand je regardais Shannara, comme quoi tout arrive.

Le grand point fort du film est encore une fois son esthétique. Villeneuve s'emploie à perdre ses personnages dans des décors gigantesques, souvent froids et déshumanisés, et les passages sur Gedie Prime sont à ce titre particulièrement réussis avec cette idée géniale d'un soleil qui donne des extérieurs uniquement en noir et blancs tranchés. Un peu à l'instar de Peter Jackson sur Le Seigneur des Anneaux qui semblait bien plus à son aise au Mordor ou à Orthanc avec leurs monstres que quand il s'agissait d'illustrer la beauté des Elfes et de leurs demeures, Villeneuve se lâche d'avantage quand il met en scène les Harkonnens et leur monde malsain que quand il explore les autres sociétés. Comme s'il craignait le kitsch qui a pu attirer des moqueries sur les adaptations précédentes, il fait tout pour l'éviter au point de se brider lorsqu'on dépeint une cour de l'Empereur pas spécialement chatoyante et à l’opulence discrète et s'en tire mieux chez les Fremens aidé par des références plus évidentes mais moins dépaysantes. Il y a néanmoins de quoi être régulièrement soufflé par ce que l'on voit à l'écran, la scène dans laquelle Paul chevauche le ver est épique à souhait et le travail sur le son est impressionnant (en tout cas, il arrache les oreilles et une bonne cage thoracique est recommandée pour ne pas retrouver son cœur et ses poumons deux rangs devant). Les problèmes de rythme de la première partie ne se ressentent pas ici, le film prend son temps et laisse ses scènes se développer sans presser (hormis sur la toute fin) mais le tout est mieux équilibré.

Le concept d'un élu venu sauver la population des oppresseurs et annoncé par une prophétie a été utilisé avant et après Herbert, l'intérêt étant que dans Dune on ne se contente pas d'appliquer la recette sans recul mais de montrer les manipulations qui peuvent amener à croire à cet être providentiel et les dangers du fanatisme. Le film n'esquive pas le problème pour ne faire de Paul qu'un héros classique mais illustre son propos de manière simple pour que personne ne soit perdu: Chani représente la sceptique qui sait quel pouvoir ces histoires ont mais aussi les intentions derrière, Stilgar est le croyant sans recul au point de citer La Vie de Brian et on ne me fera pas croire que c'est involontaire. Aucun des deux ne va évoluer ou vaciller dans ses convictions. Le rôle de Jessica, à défaut d'être sympathique, est particulièrement intéressant puisqu'elle tire les ficelles mises en place par les Bene Gesserit à ses propres fins, en opposition apparente à la Révérende mère et pourtant...

Sans corriger totalement le tir, cette deuxième partie s'avère nettement supérieure à la première, menée à un tempo plus maîtrisé et elle en met régulièrement plein les yeux. Le film reste toutefois trop austère par moment, ce que l'on peut regretter mais l'annonce d'un probable Messie de Dune laisse au moins espérer une nouvelle fois du grand spectacle.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 12 Mars 2024, 20:45bouillonnant dans le chaudron "Films".