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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Portrait du Mal
Pendant des décennies, la famille Gray a conservé jeunesse et beauté grâce au portrait ensorcelé de ses douze membres. Le tableau est désormais l'héritage du galeriste Vincent Pearson et se détériore rapidement. Les Gray sont prêts à tout pour rester en vie et récupérer leur bien afin de garantir leur éternité. Pearson découvre vite qu'il est au centre d'une série de meurtres atroces mais a-t-il le pouvoir de contrer la maléfique famille?

Graham Masterton est un auteur prolifique (une trentaine de romans à l'actif de ce "jeune auteur anglais" nous disait la quatrième de couverture de l'édition Pocket Terreur de 1989!) mais dont j'ai toujours hésité à me lancer dans la production. Ou plutôt, je l'avais fait quand j'étais au collège, en pensant naïvement qu'avec quelques Stephen King sous la ceinture, j'étais une vieille routière du gore et je n'étais pas allée plus loin que deux chapitres de Walhalla après quoi je l'avais rendu à la bibliothèque en me disant que jamais plus. Néanmoins, je suis plus âgée, j'ai davantage de bouteille et je trouvais dommage d'ignorer cet auteur plus que représenté dans la collection que j'explore suite à une mauvaise expérience. Donc, c'était parti pour Le Portrait du Mal, un de ses livres les plus connus et apparemment appréciés, histoire d'en avoir le cœur net.

Masterton est le spécialiste du gros gore qui tache et on en a un aperçu dès le prologue dans lequel Maurice Gray ramasse une autostoppeuse et après une discussion badine l'invite dans son château où il l'écorche vive, avec force détails. D'accord, à partir de là on a compris, les Gray ont besoin de la peau de quidams pour conserver leur jeunesse, va-t-on passer les 400 pages restantes à répéter régulièrement des scènes d'écorchage? Heureusement l'auteur se montre un poil plus diversifié dans l'horreur et puis il n'y a pas que l'horreur dans la vie, il y a le sexe aussi. Entre donc en scène Cordelia Gray, la femme de la famille donc essentiellement là pour être vénéneuse et offrir une scène érotique qui tourne évidemment mal pour le pauvre bougre qu'elle attire dans ses filets, et on fera aussi la connaissance de Henry Gray, fan de bondage mais plus occupé désormais à prendre des photos d'une prisonnière chez qui il provoque des fantasmes d'esclavage orientalisant. Un érotisme très démodé et finalement plutôt risible mais ça ne fait pas un roman, pas un roman très intéressant en tout cas. Pourtant cette relecture du Portrait de Dorian Gray s'avère plutôt plaisante à lire, malgré un personnage principal peu attrayant dont on souligne régulièrement l'opulence dans laquelle il vit (il a notamment un canif en or Gucci!), des personnages qui croient volontiers au surnaturel puis sont sceptiques deux pages plus loin et un fonctionnement du tableau plutôt obscur avec quelques trous dans l'intrigue: Maurice Gray a ainsi un domestique lors de son séjour en Belgique fort au courant de ses activités et on n'en parle plus par la suite. On mentionne que les Gray ont connu Oscar Wilde et pourtant les personnages très cultivés ne mentionnent jamais son roman qui a servi de base à celui de Masterton, donc logiquement on conclut que dans le cadre de cette histoire, il ne l'a pas écrit malgré la source d'inspiration sous son nez... Pour que l'épilogue nous confirme que si. La résolution abandonne un peu l'horreur avec une plongée dans les tableaux qui ne déparerait pas dans un épisode de Doctor Who et Masterton trouve une parade pour expliquer comment le tableau n'a pas été détruit plus tôt par l'ancêtre de Vincent Pearson mais s'il est louable de ne pas foncer vers un happy-end classique, la résolution n'est pas vraiment satisfaisante.

Pas un roman à même de me convaincre que Graham Masterton fait partie du haut du panier de l'horreur et de me procurer rapidement d'autres de ses œuvres. Cependant, on ne peut pas nier que l'on a là un bon page-turner qui donne envie de voir comment Pearson va se débarrasser de l'horrible famille même si le potentiel suggéré n'est pas atteint (douze membres dans la famille, c'est trop pour qu'on les exploite tous et il y aurait probablement eu mieux à faire des gamines par exemple).
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 12 Décembre 2023, 15:07bouillonnant dans le chaudron "Littérature".