Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Mort à l'arrivée
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Frank Bigelow entre dans un commissariat pour avertir les policiers qu'un meurtre a eu lieu: le sien. Il raconte alors son incroyable histoire, entamée quelques jours plus tôt quand, paisible notaire d'une petite ville californienne, il avait décidé de s'offrir quelques jours de vacances à San Francisco.

Il est des œuvres qui valent plus pour leur idée de départ que leur exécution. Mort à l'arrivée, D.O.A de son titre original pour "Dead On Arrival", est de celles-là. Les premières minutes qui voient arriver Frank dans un commissariat pour annoncer sa propre mort annoncent d'emblée un récit pas banal et le reste du film sera un long flashback expliquant les circonstances de la disparition prochaine et inévitable du protagoniste et ses efforts pour comprendre ce qui lui arrive. Il n'a en effet pas été victime d'une erreur malencontreuse alors qu'on aurait pu le penser au départ tant il a tout à fait l'air du quidam pris malgré lui dans une incroyable aventure, comme le Roger Thornhill de La Mort aux Trousses. Il n'aura pas autant de chance.

Sur le papier, c'est prometteur et Rudolph Maté offre quelques scènes de poursuites urbaines à pied au milieu de San Francisco très dynamiques avec une impression de prises sur le vif. Forcément, on veut connaître le fin mot de l'histoire, qui en veut à ce notaire certes léger avec les femmes mais sans malice et pourquoi. L'intrigue est alambiquée avec son lot de fausses pistes et on ne voit pas venir les révélations à l'avance. Cependant, la tension n'est pas à son comble alors qu'elle le devrait vue l'épée de Damoclès qui pèse sur la tête de Frank. Empoisonné, il a peu de temps pour résoudre son propre meurtre et confier ses découvertes aux autorités. Après son ouverture intrigante, le film se perd un peu lors de l'arrivée du héros à son hôtel peuplé de joyeux fêtards. L'insouciance apparente pourrait offrir une jolie rupture de ton avant que le couperet ne tombe mais on croit bon d'ajouter un bruitage comique chaque fois que Frank croise une jolie femme, effet totalement incongru dans le contexte et qui ne volerait de toute façon pas haut même dans une comédie ouvertement pouet-pouet.

De plus et c'est le plus dommageable, on ne sent que ponctuellement un sentiment d'urgence une fois que Frank se sait condamné. On lui donne un jour à vivre, ou une semaine, ou deux... Cette incertitude ne se transmet pas au spectateur qui sait qu'il tiendra la durée du film, peu importe le temps que cela représente pour lui et par moment Frank semble affaibli, à d'autres moments en pleine forme. L'adrénaline peut-être. Il n'y a cependant pas une dégradation progressive de son état pour rendre son enquête plus tendue, pour réaliser à quel point le temps lui est compté. Le personnage de Paula, qui aurait pu l'assister, reste désespérément en arrière à prendre de ses nouvelles et geindre parce qu'elle ne comprend pas l'attitude de son patron et intérêt amoureux, un personnage bien peu intéressant.

Edmond O'Brien qui porte le film sur ses épaules est en revanche parfaitement convaincant en type sans histoire qui voit sa mort arriver et essaie de démasquer ses meurtriers. Je l'avais déjà croisé et apprécié dans plusieurs films mais ici, j'ai été toutefois déconcertée par sa ressemblance, sous certains angles, avec Dominique Farrugia. C'est assez troublant bien que cela puisse aider à faire du personnage un type lambda plutôt qu'un héros classique (Roger Thornhill, encore lui, tout ordinaire qu'il est censé être, avait tout de même la tête de Cary Grant). Le reste du casting fait le job et on retiendra surtout un jeune Neville Brand en homme de main psychopathe.

Mort à l'arrivée promet donc plus qu'il n'offre. Ce n'est pas pour autant un mauvais film, il se révèle distrayant mais n'atteint pas des sommets de suspense alors que le point de départ s'y prêtait.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 15 Novembre 2023, 19:32bouillonnant dans le chaudron "Films".