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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Chute de la Maison Usher
La riche et puissante famille Usher a connu des jours meilleurs: empêtré dans un procès au sujet d'un produit pharmaceutique qu'il a commercialisé et qui a entraîné des milliers de décès, Roderick Usher a vu ses six enfants disparaitre en peu de temps dans des circonstances aussi improbables que violentes. Il accepte de se confier ou plutôt de se confesser auprès de l'enquêteur Auguste Dupin. Il le sait, les malheurs des Usher prennent racines bien en amont de leurs récents déboires.

Mike Flanagan s'est fait une spécialité des adaptations libres de récits classiques de l'épouvante. Des récits courts transposés à notre époque, étoffés pour durer huit épisodes et où l'on retrouve des éléments des œuvres d'origine parfois transformés, pris à contrepieds plutôt que pieusement illustrés à l'écran. Le succès a été au rendez-vous pour The Haunting of Hill House et The Haunting of Bly Manor respectivement tiré de Maison hantée de Shirley Jackson et Le Tour d'écrou de Henry James. Il n'est donc pas étonnant de voir le scénariste et réalisateur s'attaquer cette fois-ci à Edgar Allan Poe dans une nouvelle relecture personnelle de Le Chute de la Maison Usher en y mêlant des emprunts à un peu toute l’œuvre de Poe.

Les titres de chaque épisode aident à trouver les références pour ceux qui auraient du mal, on croisera aussi des personnages aux noms évocateurs bien que leurs fonctions soient très différentes de ceux d'origine: Dupin investigue, certes mais il n'est pas un proto-Sherlock Holmes, Arthur Pym a fait un tour du monde mais il est surtout ici un avocat inquiétant qui exécute les basses œuvres de la famille Usher et William Wilson... s'appelle William Wilson. Quant à la famille Usher, prise dans un scandale après avoir lancé un opiacé révolutionnaire en mentant sur la véritable dépendance qu'il provoquait, elle renvoie évidemment à la famille Sackler, récemment dépeinte dans deux mini-séries, Dopesick et Painkiller. Une famille Sackler passée à la sauce American Horror Story néanmoins, avec des rejetons outranciers, adeptes d'orgie et arborant souvent des tenues toutes droit sorties d'un défilé de mode. Heureusement, contrairement à la série créée par Ryan Murphy dont chaque saison part vite dans tous les sens, ici, comme toujours avec Mike Flannagan, on a droit à une construction millimétrée, dans la progression du scénario et la réalisation.

Pour le meilleur, cela nous vaut des séquences horrifiques soigneusement amenées avant d'exploser, la fin du deuxième épisode promet d'ailleurs d'entrer dans les annales en la matière. Dans le pire des cas, la mécanique se fait un peu trop sentir une fois que l'on a compris que chaque épisode construit autour de la mort d'un des enfants de Roderick est écrit de la même façon (ce à quoi Roderick lui-même fait allusion). De plus, si les flashbacks sont nécessaires pour amener sur le tapis la faute originelle de Roderick et Madeline qui va causer leur chute annoncée, on sent des longueurs, défaut récurrent des séries Netflix contre lequel Flanagan n'est pas immunisé (son Sermon de Minuit, tout en contenant de belles choses, était un peu trop bavard pour son bien). De plus, tout en mettant en scène les turpitudes des membres odieux d'une riche famille qui se croient au-dessus des lois, dont certains vont très loin dans l'ignominie (coucou Frederick), il est étrange que Flanagan ignore un des sous-texte de la nouvelle d'origine qui est une possible relation incestueuse entre Roderick et Madeline. Peut-être parce que le thème a été un peu trop rebattu dans les séries ces dernières années? Possible, mais Bly Manor m'avait déjà étonnée dans la manière dont le scénario gommait totalement les aspects les plus malsains du texte d'Henry James quand il était question de Miles et de son renvoie de l'école en particulier.

Pour incarner les Usher et ceux qui gravitent autour, Flanagan s'est entouré de sa troupe: Carla Gugino, Henry Thomas, Kate Siegel ou encore T'Nia Miller pour n'en citer que quelques uns. On remarque aussi quelques nouveaux venus de taille comme Mark Hamill dans le rôle du trouble Arthur Pym ou Mary McDonell dans celui de la glaciale Madeline Usher. Tout ce petit monde semble prendre plaisir à être détestable à souhait et heureusement qu'il y a quelques personnages plus humains pour contrebalancer comme l'intègre Dupin (Carl Lumbly et Malcolm Goodwin) ou Lenore (Kyliegh Curran), seule Usher semble-t-il dotée d'une conscience, ainsi que les épouses dépassées pour ne pas dire plus de Roderick et Frederick.

Plus gore et plus méchante que les deux The Haunting, La Chute de la Maison Usher démontre encore une fois le talent de Mike Flanagan pour mettre en scène l'épouvante et amener des révélations choquantes avec minutie. La minisérie confirme également ses petits travers, une trop grande propension à la parlote et un besoin d'être un peu trop clair dans son message, quitte à perdre en subtilité ou même de passer à côté des éléments les plus dérangeants des œuvres qu'il adapte.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 15 Octobre 2023, 19:25bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".