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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Aiguilles d'Or
Alors qu'on fête le début de l'année 1882, dans les beaux quartiers de New York, la famille Stallworth, dirigée par James, juge respecté, décide par ambition politique de dénoncer les crimes qui gangrènent le quartier du Triangle noir. Une croisade qui va tout d'abord mettre à mal les entreprises illégales de la famille Shanks avant de tourner à la tragédie. Touchés au cœur, les Shanks vont mettre en branle une terrible vengeance.

L'année dernière, les éditions Monsieur Toussaint Louverture avaient réalisé un joli coup en éditant pour la première fois en France les six tomes de Blackwater, directement en poche avec des couvertures qui ne pouvaient qu'attirer l'attention sur l'objet avant même d'en savourer le contenu. Après ce succès, tous les romans de Michael McDowell auront droit à ce traitement, en commençant par les inédits (vu la tronche de la couverture de la vieille édition Pocket Terreur des Brumes de Babylone, ça ne sera pas du luxe pour une réédition). Les Aiguilles d'Or a les honneurs cette année.

On abandonne pour un temps le Vieux Sud et son fantastique pesant et poisseux pour New York à la fin du XIXe siècle. La corruption règne depuis le fief démocrate de Tammany Hall, les grands bourgeois cultivent leur image respectable tandis que dans les bas-fonds, on survit et parfois on prospère à la marge. C'est dans ce contexte qui n'est pas sans évoquer Gangs of New York que le patriarche de la famille Stallworth, James, aidé de son gendre avocat Duncan et de son fils, révérend, Edward, va s'attaquer au crime dans le petit quartier du Triangle Noir. Pas pour améliorer la vie de ses habitants mais pour mettre à mal les Démocrates et offrir un bel avenir politique à sa descendance. En face, les Shanks, dont les activités de recel et d'avortement vont être contrariées mais surtout dont certains membres du clan vont connaître une fin tragique et pas tout à fait aussi juste que les Stallworth vont le prétendre. À leur tête, Lena la Noire, qui a déjà eu affaire à James Stallworth et va cuisiner une revanche très très froide.

Pas de surnaturel ici, juste le récit féroce d'une vengeance envers une famille dont la respectabilité, ou l'image de celle-ci, compte plus que vraiment faire le bien et qui va se prendre un retour de bâton soigneusement mis en place. McDowell veille bien à rendre les Stallworth antipathiques chacun dans leur genre pour qu'on ne les plaigne pas quand le couperet tombe, à quelques exceptions près (Helen, même si elle n'est pas dépourvue d'orgueil, a au moins vraiment envie d'aider les démunis plutôt que de se cantonner aux sermons de son père ou à l'association de bienfaisance bidon de sa tante et les jeunes enfants sont encore innocents), pour qui du coup on tremble un peu, en voulant assister à la revanche des Shanks tout en espérant qu'elle n'aille pas trop loin non plus.

Les Aiguilles d'Or est un roman populaire de la plus belle eau, peuplé de personnages qu'on aime détester et dont on a hâte de voir l'hypocrisie exposée et pourfendue tout en plongeant également dans le monde inquiétant de la criminalité new-yorkaise en formation.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 11 Octobre 2023, 20:47bouillonnant dans le chaudron "Littérature".