Le Musée d'Histoire naturelle de New York ambitionne de marquer un grand coup avec une exposition sensationnaliste consacrée aux superstitions. Peu avant l'inauguration, une série de meurtres sanglants sont commis. Cela aurait-il un rapport avec ces caisses venues d'Amazonie après qu'une expédition tragique ait vu tous ses chercheurs disparaître et que l'on a enfin ouvertes pour l'occasion? Les rumeurs comme quoi une bête monstrueuse hanterait le musée sont-elles avérées?

Preston et Child, voilà des noms que je croise au rayon thrillers des librairies depuis des années sans avoir lu un seul de leurs livres ni en ressentir l'envie, pas plus que celle de me renseigner sur leur réputation d'écrivains, pisse-copies ou bons faiseurs de best-sellers. Ce n'est qu'en puisant une fois encore dans la collection Pocket Terreur que je suis tombée sur un titre qui m'évoquait quelque chose: Relic, reprenant l'affiche d'un film d'horreur sorti dans les années 90, que je n'ai jamais vu et qui ne bénéficie pas d'une réputation mirifique mais qui ravivait des souvenirs de passage devant le vidéo-club sur le chemin du collège. Puis il y avait une histoire de malédiction après avoir ramené des artefacts d'Amazonie, un musée dans lequel sévit un monstre, des ingrédients peu originaux mais toujours rigolos.

Le prologue dans la jungle avec une équipe qui se fait violemment décimer? Check. Une étudiante douée mais que sa famille veut voir abandonner ses études en lui faisant du chantage à l'émotion? Check. Un vieux savant aux théories polémiques (qui vont se révéler vraies)? Check. Une direction qui ne pense qu'au prestige et refuse d'écouter les mises en garde bien qu'elle soit consciente que quelque chose cloche? Check. Un journaliste fouille-merde mais justement, il y a de la merde à faire remonter à la surface? Check. Un nerd amoureux qui pourrait être mignon s'il n'était pas en surpoids, binoclard et vêtu de tweed et qui n'a aucune chance parce qu'en plus de ressembler à Larry Gopnik on est encore dans les années 90? Check. On rencontre aussi Pendergast, agent du FBI et personnage récurrent de Preston et Child qui a ici un rôle important mais effacé pendant un bon bout de temps et qui est un peu ridicule tellement on sent l'effort pour le rendre génial (passé militaire mystérieux, ultra-cultivé en littérature comme en sciences et chasseur de grands fauves mais dans l'esprit des auteurs ça n'a pas l'air de faire de lui un connard. Les années 90 encore, probablement).

C'est totalement formaté, jusqu'à l'épilogue en forme d'ouverture sarcastique et menaçante, mais on y prend un certain plaisir, d'autant que Douglas Preston a travaillé au Musée d'histoire naturelle de New York, ce qui nous permet d'avoir une description de l'organisation des lieux fouillée. On peut se demander aussi si les rivalités entre scientifiques et les rapports de force ne sont pas tirés d'observations personnelles. Les explications pseudo-scientifiques demandent probablement que l'on ne s'y arrête pas trop et on a beau nous fournir toutes les réponses possibles, il reste quand même difficile de croire que le carnage dépeint dans le livre n'ait pas eu lieu beaucoup plus tôt.

Relic livre en tout cas ce qui était promis dans le résumé, une intrigue aux éléments rebattus et aux personnages stéréotypés mais suffisamment divertissante pour qu'on passe un bon moment en se demandant qui est le plus improbable: la créature ou Pendergast.